Ce double attentat suicide qui intervient dans un contexte sécuritaire très tendu dans toute la région, notamment au Mali, a suscité de vives condamnations.
Au moment où la dite Al Qaîda au Maghreb islamique déclare le Djihad en Algérie épargnant, dans un communiqué diffusé jeudi, la Tunisie et le Maroc, la présumée organisation de Mokhtar Belmokhtar «les Signataires par le Sang», refait surface en revendiquant un double attentat suicide dans le Nord du Niger contre un site d’Areva et une caserne de l’armée nigérienne à Agadez, qui ont fait au moins< 26 victimes. Simple coïncidence ou exécution sommaire d’un complot coordonnée? Visiblement c’est la France qui est visée, cependant la diversion relevée par des analystes est le fait qu’elle cible la stabilité d’un pays persévérant et inaccessible aux groupes terroristes.
Belmokhtar avec sa nouvelle sortie criminelle a selon toute vraisemblance ouvert un nouveau front de guerre dans un pays qui partage avec l’Algérie un tracé frontalier de 956 km. Ce double attentat suicide qui intervient dans un contexte sécuritaire très tendu dans toute la région, notamment au Mali a suscité de vives condamnations. Réagissant à cette nouvelle escalade criminelle du terrorisme, l’Algérie a été le premier pays à condamner cet acte criminel par le biais du ministère des Affaires étrangères, dont le porte-parole Amar Belani a, dans un communiqué, déclaré que «L’Algérie a condamné avec la plus grande fermeté les attentats à la voiture piégée qui ont visé jeudi le nord du Niger, faisant une vingtaine de morts». Et d’ajouter «Nous exprimons notre totale solidarité avec les autorités de ce pays voisin et ami dans la lutte contre les groupes terroristes et les narcotrafiquants».
En effet Belmokhtar, cet ancien disciple de l’AIS, est connu également pour ses activités nombreuses de contrebandiers, qui menace aujourd’hui de lancer de nouvelles attaques au Niger. En transportant son idéologie criminelle dans ce pays, ce chef terroriste qui prétend avoir rompu avec Al Qaîda au Maghreb vers la fin 2012 pour créer sa propre organisation les «Signataires par le Sang», entend inscrire toute la région dans une guerre sans limite. Il aura pris le temps qu’il faut après l’échec de son attaque contre le site gazier de Tiguentourine pour préparer de nouveaux attentats et conforter sa position. De qui a-t-il reçu ses ordres? Donné pour mort par l’Armée tchadienne, Belmokhtar est-il revenu de tombe pour assurer lui-même sa vengeance? En tout cas, Belmokhtar, dans un communiqué diffusé après le double attentat d’Agadez, souligne que «les deux attentats de jeudi», qui ont fait une vingtaine de morts, étaient sa «première réponse» à une déclaration du président du Niger Mahamadou Issoufou, affirmant que les jihadistes ont été écrasés militairement dans la région», menaçant ce pays d’une guerre s’il ne retire pas ses troupes du Mali. Par ces mêmes menaces il avertit la France lui signifiant «Que la France sache qu’elle n’a réalisé qu’une victoire médiatique dans sa croisade et que son retrait des villes maliennes n’était qu’un choix imposé par la loi de la guerre et la volonté de préserver le sang des musulmans», affirmant «Nous prévenons tous les pays qui ont l’intention de participer à cette croisade, même au nom du maintien de la paix, que nous allons leur faire goûter la saveur de la mort». «Le Borgne» surnom de Belmokhtar, qui considère le Mali comme un territoire conquis aurait selon une agence de presse mauritanienne perpétré le double attentat, qu’il aurait lui-même supervisé avec la complicité du Mujao. Il s’agit des premiers attentats suicides dans ce pays après ceux du Mali.
Le Niger engagé dans la lutte contre les groupes terroristes au Mali vient de subir les premières conséquences directes, au prétexte de sa coopération avec la France!