Double anniversaire du printemps berbère et du printemps noir en Kabylie, deux marches distinctes à Tizi Ouzou

Double anniversaire du printemps berbère et du printemps noir en Kabylie, deux marches distinctes à Tizi Ouzou

Le 20 avril demeure une date phare en Kabylie. Hier, à l’occasion de la célébration du 33e anniversaire du printemps berbère et du 12e anniversaire du printemps noir, deux importantes marches ont été organisées, presque dans l’unité, mais en respectant la diversité, dans la capitale du Djurdjura par les militants du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). La mobilisation des citoyens, notamment les étudiants, étaient au rendez-vous.

Depuis plusieurs années, la ville de Tizi Ouzou n’avait pas connu une mobilisation comme hier. Le carrefour du 20-Avril-1980 de la nouvelle ville de Tizi Ouzou, d’où la procession s’est ébranlée, était noir de monde dès le début de la matinée d’hier. Le RCD et le MAK ont presque fusionné leurs marches. Une première dans les annales politiques locales.

Plusieurs personnalités politiques ont pris part à la manifestation. Les premiers carrés étaient ornés des drapeaux du MAK et de plusieurs banderoles brandies par les manifestants.

Nourredine Aït Hamouda, figure emblématique du RCD, s’est illustré en rejoignant un carré du MAK, avant de retourner parmi les militants de son parti.

Quant au président du parti, Mohcine Bellabès, il a marché aux côtés du P/APC de Tizi Ouzou.

L’itinéraire de la marche a été entamé devant le portail de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou et a pris fin devant le siège de l’ancienne APC, au centre-ville, en passant par les principales artères de la ville des Genêts.

Les autonomistes ont exprimé leur principale revendication relative à la tenue d’un référendum d’autodétermination de la Kabylie. Les manifestants du RCD, eux, ont exigé la reconnaissance officielle de la langue tamazight dans la prochaine Constitution. D’autres revendications ont été exprimées par les manifestants, telles que le jugement des gendarmes auteurs de «l’assassinat de 126 jeunes entre 2001 et 2003 par des tribunaux civils».

Des slogans ont été scandés par les manifestants : «Corrigez l’histoire, l’Algérie n’est pas arabe», «Tamazight langue nationale et officielle»…

Il est à noter que la marche s’est déroulée dans le calme. Aucun incident particulier n’a été signalé. Par ailleurs, le FFS a brillé par son absence. Les militants du plus vieux parti d’opposition en Algérie ont préféré rester loin des actions de revendication de rue.

Les élus du FFS et d’autres figures de ce parti ont, par contre, animé des conférences au niveau de certaines localités.

Il est à signaler que d’autres activités culturelles sont organisées aux quatre coins de la Kabylie par les associations culturelles et les comités de village. Le printemps berbère est marqué de fort belle manière en Kabylie et dans le calme.

A. I.