Double anniversaire du 24 février : Entre corruption et ébullition

Double anniversaire du 24 février : Entre corruption et ébullition

Bouteflika a souligné que le gouvernement entend créer l’Office central de répression de la corruption qui aura la charge de coordonner les actions de l’Etat dans la lutte contre ce fléau.

Il y a trente-neuf ans exactement, le 24 février 1971, l’Etat algérien décidait de passer à la nationalisation des hydrocarbures.



Une décision qui reflète la souveraineté d’un pays dont l’économie est basée sur cette source naturelle qu’est le pétrole et symbolisée par Sonatrah. Cependant, la célébration du 24 février de cette année a perdu le «goût de la joie» d’un exploit acquis neuf ans après l’Indépendance.

Ce sentiment intervient après l’éclatement du scandale de la corruption au niveau de la compagnie nationale des hydrocarbures. Une affaire qui secoue les esprits des simples citoyens qui s’interrogent «pourquoi de hauts responsables dans une société qui symbolise la souveraineté d’un pays sont tombés dans le fléau de la corruption ?»

La réponse n’est pas évidente, car les vrais responsables de ce scandale peuvent répondre. En tout cas jusqu’à présent, l’ex- P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane et les autres cadres de l’entreprise qui ont été mis sous contrôle judiciaire restent «innocents» jusqu’à ce que la justice rende son jugement final.

Ainsi, la grande compagnie des hydrocarbures en Afrique n’a pas été secouée par la chute des prix du pétrole dans le marché mondial à cause de la crise économique mondiale. Mais découvrir qu’il y a de la corruption à la Sonatrach reste «inadmissible» pour beaucoup d’Algériens.

Le Président Bouteflika qui a donné l’ordre, à travers une directive concernant la lutte contre la corruption intervenue après le scandale de l’autoroute Est-Ouest suivie de l’affaire Sonatrcah, a tenu à souligner à travers ce message qu’il a adressé mardi dernier à l’ensemble des travailleurs à l’occasion des festivités du 24 février, date-anniversaire de la création de l’UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures où il a évoqué la lutte contre la corruption affirmant que «la lutte contre la corruption sous toutes ses formes se poursuivra dans le cadre de la loi qui s’inscrit, elle-même, en droite ligne des conventions et traités internationaux y afférents et dont l’Algérie compte parmi les premiers signataires».

Dans ce contexte, il a précisé que l’Etat est déterminé à protéger l’économie du pays des «pratiques parasitaires». A ce titre, Bouteflika a souligné que le gouvernement entend créer l’Office central de répression de la corruption qui aura la charge de coordonner les actions de l’Etat dans la lutte contre ce fléau. On ne sait pas s’il s’agit de l’observatoire national de lutte contre la corruption, annoncé par le Premier ministre Ahmed Ouyahia pour le mois de mars prochain.

Il y a lieu de souligner que l’ex-P-DG de la Sonatrach est sous contrôle judiciaire dans une affaire «de malversations présumées sur des contrats attribués à des groupes locaux et étrangers». En plus, deux vice-présidents de Sonatrach ont été mis sous mandat de dépôt et un troisième placé sous contrôle judiciaire.

Il faut dire qu’avec ce scandale de la Sonatrach, de la base au sommet, les Algériens sont mécontents de la gestion des deniers publics de la part des responsables de l’Etat et surtout posent des questions sur les moyens d’y mettre un terme.

Surtout que l’Algérie s’apprête à mettre en place un nouveau programme de relance économique doté d’une enveloppe de 150 milliards de dollars, une somme qui provoque l’appétit des parasitaires. Du côté du monde du travail, la paix sociale recherchée, il faut souligner le pacte économique et social signé avec la Centrale syndicale qui célèbre l’anniversaire de sa création.

Cette paix n’est pas acquise puisque les syndicats autonomes sont là pour dire que «la grève reste un moyen de revendication». Et pour les travailleurs, la barrons de la spéculation sont toujours présents pour dégrader de plus en plus le pouvoir d’achat.

N.C.