Dossiers aadl et du promotionnel aidé ,Les logements de la colère

Dossiers aadl et du promotionnel aidé ,Les logements de la colère

Crise

L’état a engagé des investissements énormes pour le logement. Résultat : le taux d’occupation par logement a diminué. Mais, revers de la médaille, ces dépenses publiques colossales n’ont pas réglé la crise du logement. Loin s’en faut. Les émeutes qui se sont multipliées en 2011 pour un toit décent démontrent qu’un pan important de la population rencontre toujours de grandes difficultés à accéder au logement.

La formule AADL reste le symptôme de ce malaise social. En effet, ce mode d’accès des couches moyennes au logement a constitué un véritable espoir pour des centaines et des centaines de milliers de postulants dont une partie a bénéficié d’un toit décent. L’autre partie, près de 200 000 citoyens, souffre un véritable calvaire. Pour la plupart, ces postulants attendent leur chance à travers le programme 2003 AADL/Cnep de 65 000 logements. Cette tranche de construction a connu des difficultés d’avancement en raison de problèmes de terrain, surtout dans la capitale où se concentre l’essentiel de la demande concernant cette formule.

Encouragée par le chef de l’État, puis abandonnée en dépit du fait que ce mode d’accès à un toit, appelé aujourd’hui logement promotionnel aidé, reste une bonne solution de financement du logement en direction des couches moyennes. Elle permet de régler une bonne partie de cette demande. Mais le ver était dans le fruit. Corruption, népotisme, absence de transparence et critères de répartition injustes ont fini par détourner cette formule qui a suscité à son lancement l’intérêt et l’admiration de pays voisins et amis.

Le président de la République ayant retiré son soutien à cette formule, les pouvoirs publics ont fermé les yeux sur ces pratiques, ainsi que sur la mauvaise gestion de l’AADL. Il fallait juste enlever le ver du fruit pour qu’elle soit plus efficace. On a préféré supprimer cette formule plus souple que le LSP. Résultat : la crise du logement est loin d’être réglée. Les postulants à cette formule sont ballottés entre les différents services de l’État. Ils représentent une masse de citoyens désespérés en quête d’un logement dans les reliquats des programmes 2001-2002 et celui de 2003. Pendant ce temps, l’État ne bouge pas un doigt pour en finir avec cette opacité dans l’attribution des logements, l’injustice dans les affectations d’appartements et la mauvaise gestion des cités. À force de laisser pourrir ce genre de situations, nos gouvernants entretiennent encore une fois les tensions sociales, signes avant-coureurs d’une plus grande instabilité du pays.

K. R.