L’Algérie dépense deux milliards de dollars/an en importations de médicaments, soit près de 70% de la consommation annuelle nationale pour couvrir le déficit en production, sachant que Saïdal couvre actuellement 15% du marché, en valeur de production, avec un objectif de 20%, à court terme.
Depuis quelques années, le secteur pharmaceutique public-privé s’est considérablement développé, et il fournit une bonne partie de l’approvisionnement pharmaceutique du pays. Aussi, à l’horizon 2020, la production pharmaceutique connaîtra une relance qui permettra une couverture à 100% des besoins du marché, grâce, en partie, à l’édification d’une industrie nationale du médicament, en partenariat avec des laboratoires étrangers.
Les pouvoirs publics comptent également sur le concours des grands laboratoires étrangers. Ces derniers, ayant affiché un immense désir de s’installer en Algérie, devront seulement s’associer avec un partenaire local, selon la règle 49-51%, décidée dans le cadre de la LFC 2009. Au cours de la dernière décennie, les conditions réglementaires imposées ont permis la réalisation de plusieurs unités de production, dont la conception et la réalisation sont conformes aux normes techniques en vigueur.
A ces réalisations viendront s’ajouter prochainement d’autres projets. Ayant opté principalement pour la production des médicaments génériques, l’industrie pharmaceutique nationale répondra aux objectifs attendus en termes de disponibilité de produits, de qualité et d’accessibilité. De même que cela induira des retombées positives sur la situation financière des caisses de sécurité sociale, la facture d’importation et la préservation des emplois directs créés.
La mise en œuvre de mesures d’accompagnement de cette jeune industrie permettra à l’économie nationale de disposer d’une véritable production pharmaceutique, en mesure de satisfaire les besoins de santé et de faire face à la rude concurrence extérieure, tout en contribuant à la diversification de l’économie.
L’industrie des médicaments occupe une place importante dans l’actuelle politique gouvernementale. Pour ce faire, l’Exécutif a adopté une série de mesures, depuis ces dernières années.
Celles-ci concernent notamment l’amélioration de la place de Saidal dans la production nationale et le développement du secteur de la production pharmaceutique, via notamment l’interdiction de l’importation de médicaments fabriqués localement et l’obligation d’un partenariat avec un opérateur algérien pour les investissements étrangers.
Cette nouvelle politique du gouvernement est dictée également par le volume des importations dont la facture est restée longtemps importante. Faire de Saidal un leader national constitue un des axes sur lequel repose la nouvelle politique du gouvernement, qui est de faire du groupe Saidal le principal acteur sur le marché national du médicament pour améliorer la distribution du médicament et sa disponibilité.
En conformité avec l’accord du CNI délivré en février 2011, Sanofi s’est engagé à mettre son complexe industriel de Sidi Abdellah en exploitation avant la fin du mois de janvier 2017. Ce complexe industriel représente un investissement de 6,6 milliards de dinars, soit 65 m euros au taux de change de 2013.
Cet investissement consacre l’engagement de Sanofi en Algérie depuis presque 25 ans, qui, depuis la première usine lancée en 1991, a choisi d’investir en Algérie et de créer de la valeur.
L’usine est implantée sur un terrain de 6,6 hectares, dont une surface de bâtiments estimée à 3,5 hectares, y compris les sites de production, de distribution, de stockage, les utilités et les locaux administratifs. Dotée d’une capacité de production de 100 millions d’unités par an sur 100 spécialités pharmaceutiques, et d’une capacité de distribution de 240 spécialités pharmaceutiques différentes, elle sera dédiée à la fabrication des médicaments destinés au marché algérien. A terme, 80% des volumes distribués par Sanofi Algérie seront produits localement (principalement des formes sèches et liquides).
Le projet permettra la création de 133 nouveaux emplois directs, et participera au transfert de savoir-faire pour la fabrication locale.
Pour mémoire, Sanofi emploie actuellement 860 collaborateurs dont seulement 5 expatriés.
S’agissant de la réduction de la facture d’importation des médicaments, les professionnels estiment qu’il faut produire plus pour importer mieux, à condition de lever les différents obstacles, notamment administratifs, qui freinent les producteurs.
Certes, cette facture est importante, avec 2,6 milliards de dollars en 2014, mais elle n’est pas aussi importante par rapport à d’autres factures d’importations. La consommation des médicaments des Algériens en 2013 a été de 74 dollars par habitant et par an. En 2014, l’Algérie a dépensé 100 dollars par habitant contre une norme mondiale de 127 dollars par an par habitant. Selon l’Unop et d’après les prévisions de l’IMS (International Medical Studies), les besoins de l’Algérie en 2018 en produits pharmaceutiques seront de 5,7 milliards de dollars.
La production pharmaceutique nationale connaît une croissance annuelle de 17%. Les opérateurs algériens se disent disponibles à renforcer le taux de production, pour peu que les conditions soient meilleures. La nouvelle loi sanitaire a prévu un article afin de lutter contre les médicaments contrefaits.
Farid Bouyahia