Dossier économiques au «menu» de la visite de Hollande,De grandes annonces ?

Dossier économiques au  «menu» de la visite de Hollande,De grandes annonces ?

Il est convenu, à la faveur de la visite de François Hollande en Algérie, aujourd’hui et demain, que les deux chefs d’Etat, algérien et français, fassent d’«importantes» annonces sur des dossiers économiques devant consolider le partenariat entre les deux pays. Des annonces dont la teneur a fait l’objet de spéculations qui sèment le trouble sur les places boursières.

«On a laissé les deux présidents faire les grandes annonces», n’ont cessé de claironner les officiels des deux pays lors des préparatifs de la visite. Même si des «fuites» ont commencé à faire les choux gras de la presse au fur et à mesure que la visite approche : Renault, Peugeot, Total… L’usine que devrait installer le constructeur Renault est, de loin, celle qui fait couler le plus d’encre, étant donné ses retombées en termes de création de richesses et d’emplois.

C’est que jusqu’à avant-hier, lundi 17 décembre, à 48 heures de l’arrivée de la délégation française, les analystes les plus avisés ne pariaient pas sur une «grande annonce». Il convient néanmoins de préciser que le PDG du géant Renault, P-dg Carlos Ghosn, n’est pas de la partie.

Il a délégué Jean-Christophe Kugler, directeur régional du groupe (Europe, Méditerranée et Afrique), pour signer en marge de la visite, l’accord portant sur la construction d’une usine en Algérie. Une information donnée lundi par le quotidien de droite le Figaro et reprise par toute la presse française et algérienne d’hier. Une information qui a été confirmée le jour même par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal sur le plateau du journal télévisé de France 3 et le lendemain par un porte-parole du constructeur.

LG Algérie

M. Sellal, pour qui l’usine de Renault est une «belle œuvre qui va se réaliser» dans l’Ouest algérien, a rappelé, qu’«en effet, rapporte l’APS, qu’entre l’Algérie et la France, la coopération économique a été amorcée il y a déjà des années, confirmant, à cet effet, que le contrat entre Renault et la Société nationale des véhicules industrielles sera signé lors de cette visite ». «Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’industrie française gagne dans cette affaire. C’est un win-win parfait. Nous restons solidaires avec les travailleurs français», a-t-il dit. C’est du vrai donc, en attendant bien sûr les détails qui seront communiqués après l’annonce de la «nouvelle» par les deux présidents.

Facilités pour les PME françaises

Il n’y a, par ailleurs, pas ou il y a peu d’informations qui ont filtré sur les projets de Total. De même que la «possibilité pour l’Etat algérien de prendre part dans le capital de PSA», une information commercialisée comme étant un scoop et qui a fait bondir ses actions à la bourse de Paris, n’était en fait qu’une rumeur sitôt démentie, officiellement, par les responsables de Peugeot-Citroën.

Bref, outre les questions liées à ces trois «mastodontes», qui sont plutôt insensibles aux restrictions qu’impose la règle 51/49, les deux présidents sont attendus pour parler surtout des facilités qui seront éventuellement accordées aux PME françaises voulant investir en Algérie, car ce sont ces dernières et en général toutes les étrangères qui se plaignent le plus de cette règle. Elles hésitent de venir à cause d’une structure administrative compliquée, d’un système fiscal incompréhensible et d’un droit social instable : «Une insécurité juridique qui ne les rassure pas sur leurs propriétés. » La visite de François Hollande marque ainsi le réchauffement dans les relations entre les deux pays, après une longue période de froideur dont les entreprises françaises ont beaucoup pâti.

Une série de mesures comme l’interdiction de l’importation des véhicules de moins de trois ans et l’autorisation du crédit à la consommation avait profité à Renault et Peugeot ainsi qu’aux banques françaises installées en Algérie pour qui le crédit à la consommation est le produit phare, qui donc avaient fait de sérieux profits. La loi de finances complémentaire de 2009 rétablissant la règle 51/49 et interdisant le crédit à la consommation a engendré un manque à gagner énorme à ces banques…

L. H.