Dopé par la Coupe du monde, Twitter rassure sur sa croissance

Dopé par la Coupe du monde, Twitter rassure sur sa croissance

Avec une hausse de 24% du nombre de ses utilisateurs actifs au deuxième trimestre, le réseau social a publié des résultats meilleurs que prévu.

Twitter a pris les pessimistes à contre-pied. Les résultats trimestriels affichés par le réseau social mardi soir sont à de nombreux égards nettement meilleurs que prévu. La société de San Francisco se targue d’avoir augmenté de 24% le nombre de ses utilisateurs actifs au deuxième trimestre par rapport à l’année dernière. Leur total atteint désormais 271 millions. Les analystes avaient anticipé un gain de 21%. Par ailleurs, le chiffre d’affaires de Twitter fait mieux que doubler pour dépasser 312 millions de dollars. Dick Costolo, le patron de Twitter, révise en outre à la hausse les perspectives de résultats du site de microblogging pour le reste de l’année.

Dans les minutes qui ont suivi la publication de ces bonnes surprises, le cours de Twitter s’est envolé de 35% sur le marché de gré à gré. Ce qui correspond à un gain de capitalisation de 7 milliards de dollars. Lorsque les cotations sur le Nasdaq vont reprendre, on anticipe une confirmation de cette hausse historique. Il est vrai que le pessimisme dominait depuis des semaines à propos de Twitter: le cours avait même plongé de 47% depuis son record réalisé le 26 décembre dernier.

L’effet Coupe du monde

La Coupe du monde de football a contribué à ces résultats encourageants. Dick Costolo souligne que l’événement a conduit les utilisateurs de Twitter à passer plus de temps sur le réseau, pour réagir en direct aux matchs, mais en revanche n’a guère fait grimper le nombre d’utilisateurs. En tout cas, le nombre de tweets envoyés à l’occasion du tournoi de football a dépassé 672 millions, ce qui représente un record absolu.

Un moyen de mesurer «l’engagement» de l’utilisateur est de surveiller le nombre de fois où ce dernier visionne ses «timelines», c’est-à-dire la liste des messages qui sont postés par les autres membres du réseau qu’il a décidé de suivre. Or ce nombre bondit de 15%, alors que les analystes tablaient sur un gain de l’ordre de 8%.

En apparaissant très vite sur les chaînes de télévision américaines hier soir pour commenter les performances de son entreprise, Dick Costolo a voulu démontrer que l’on sous-estimait l’audience effective de Twitter. «Des centaines de millions de personnes, soit quelque deux à trois fois notre base d’abonnés, visitent notre site sans s’enregistrer ou simplement voient nos messages s’afficher sur les écrans de télévision», rappelle le patron de la société.

Toujours pas de profits

Pour autant, tout n’est pas gagné pour Twitter. Ainsi le réseau social ne dégage toujours pas de profits. Ses pertes passent même de 42 millions de dollars, il y a un an, à 145 millions de dollars. Il est vrai qu’en excluant le coût de la rémunération en actions de son personnel ainsi que les coûts de plusieurs acquisitions, Twitter arrache un profit de 15 millions de dollars.

Mais surtout, Twitter reste bien petit par rapport au géant qu’est devenu Facebook avec 1, 32 milliards d’utilisateurs actifs. Comme Facebook, Twitter est désormais avant tout un réseau d’utilisateurs de terminaux mobiles. 81% de ses recettes publicitaires de 312, 2 millions de dollars provient de ce marché en forte expansion. Pour faire mieux, l’équipe dirigeante de Twitter, récemment renouvelée, se concentre sur la simplification de l’interface entre l’abonné et le service et sur l’enrichissement du contenu. Déjà la possibilité de tweeter des images et de courtes vidéos attire plus de monde sur le réseau.

Cet effort est indispensable car l’audience purement américaine de Twitter est très exigeante et donne l’impression de se désengager, contrairement aux utilisateurs internationaux. En juin, les twittos américains n’ont passé que 7, 2 minutes par jour sur le réseau, en moyenne, contre 9, 2 minutes il y a un an, selon la maison de courtage Cowen & Co qui a analysé les données rassemblées par comScore. Ce niveau d’engagement devra absolument augmenter dans l’avenir si Twitter veut rivaliser avec les quelque 40 minutes passées chaque jour par l’utilisateur américain de Facebook.