Constat n Le nombre des insuffisants rénaux est en hausse. De même que celui d’autres catégories de malades qui décèdent faute de transplantation d’organes (cœur, foie…).
Une journée de sensibilisation au don d’organes et à la greffe, a été organisée hier à l’Institut du rein de Blida par la Fédération nationale des insuffisants rénaux (Fnir) à l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes.
Selon son porte-parole, Mohamed Boukhors, la transplantation à partir de donneur en état de mort encéphalique s’avère nécessaire afin de sauver les milliers de malades dont ceux ayant besoin de greffe de cœur, de pancréas, de cornée, de foie ou de rein.
«Un donneur cadavérique peut sauver plusieurs malades à la fois. Il faudra juste convaincre leurs familles de l’impact de ce geste», nous a-t-il déclaré en marge de la rencontre, citant l’exemple de 7 personnes récemment décédées à Blida suite à un accident de la circulation et dont les familles n’avaient pas accepté de donner leurs organes.
«Ils pouvaient facilement sauver 70 malades en un seul jour en faisant don de leur cœur, foie et autres organes. Pourtant la religion et la loi sont très souples en la matière», s’est-il désolé. L’Etat a mis selon lui tous les moyens pour prendre en charge les insuffisants rénaux, dont l’ouverture de 300 centres d’hémodialyse publiques et privés. «Mais d’autres catégories de malades ne jouissent pas de ce privilège. Ils décèdent faute de transplantation d’organes (cœur, poumon, pancréas, foie). Ils n’ont même pas d’associations pour les aider», a-t-il repris. Mohamed Boukhors a indiqué lors de son intervention que le coût de la prise en charge d’un insuffisant rénal avoisine les 10 000 DA/jour.
Alors que la greffe rénale coûterait 10 fois moins que la dialyse. Le président de la Fnir, le Dr Mustapha Boukheloua, a évoqué, pour sa part, le nombre de 400 enfants et 9 000 femmes ayant besoin en urgence d’une greffe rénale. Les enfants, selon M. Boukhors, subissent 3 séances de dialyse de 4 heures par semaine. «Ils ne survivent pas au traitement. Les décès sont nombreux», a-t-il ajouté.
Le nombre de malades ayant des problèmes rénaux a dépassé, selon lui, les 22 000 cas. 10 000 à 20 000 sont décédés durant les 10 dernières années d’après lui. «Un grand nombre d’enfants meurt car ils ne supportent pas la dialyse sans parler de malades ayant besoin de transplantations d’autres organes. Ils meurent en silence».
Des mesures urgentes devraient être engagées dont des centres d’hémodialyse au niveau des quartiers ou des villages notamment pour l’intérieur du pays et des localités distantes. Les malades, pour leur part, disent qu’ils n’ont plus besoin de nouvelles cliniques mais plutôt des greffes d’organes dont le rein. «On souffre, on a besoin de greffe à partir de cadavres», dira une malade.
Souad Labri