Donetsk dans l’est, pilonnée hier par l’armée ukrainienne : L’occident estime injustifiée toute aide de la russie, même humanitaire

Donetsk dans l’est, pilonnée hier par l’armée ukrainienne : L’occident estime injustifiée toute aide de la russie, même humanitaire

Donetsk, fief des russophones, a subi hier un pilonnage d’artillerie touchant une maternité alors que les Occidentaux ont mis en garde la Russie contre toute mission humanitaire dans l’est de l’Ukraine.

Dès 04h20 locales, Donetsk, la plus grande ville du bassin minier du Donbass (un million d’habitants avant les hostilités) était sous le feu de bombardement de l’artillerie ukrainienne et depuis plusieurs jours le théâtre d’intenses combats entre les séparatistes russophones et les forces ukrainiennes ayant tué plusieurs civils. Dans une maternité du centre-ville, une explosion a soufflé les vitres hier à l’aube. Les mères et les nouveaux nés étaient réfugiés dans une cave où un enfant est né après les bombardements, selon l’AFP.

«Une maison a été détruite par un obus ainsi qu’une partie de la polyclinique N18. Une femme a été blessée à proximité» dans le district Kievski au nord de la ville, a indiqué la mairie de Donetsk. L’armée ukrainienne a annoncé hier matin avoir «resserré au maximum l’étau» autour de Donetsk et avoir tiré contre les bases rebelles en leur infligeant «de lourdes pertes». Trois soldats ont été tués et 27 blessé en 24 heures, a annoncé le porte-parole militaire Andriï Lyssenko. Samedi le Premier ministre séparatiste Alexandre Zakhartchenko a reconnu que Donetsk était «encerclé» et au bord d’une «catastrophe humanitaire» et s’est dit prêt à un cessez-le-feu si les forces ukrainiennes arrêtaient leur offensive.

Face à cette situation qui se dégrade pour les civils dont 300.000 ont déjà fui vers la Russie et les autres régions de l’Ukraine, Moscou a proposé de mener une mission humanitaire dans l’Est de l’Ukraine pour protéger la population russophone. Une idée fermement rejetée par les Occidentaux qui accusent la Russie d’alimenter la rébellion en Ukraine en lui fournissant des armes et craignent une intervention russe sous prétexte d’une mission humanitaire. Sollicité par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov pour soutenir l’initiative russe, son homologue américain John Kerry a répondu samedi qu’il n’était pas question que la Russie intervienne en Ukraine «par le biais de convois humanitaires ou tout autre prétexte de +maintien de la paix+».

Peu après, le président Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel ont tous estimé, au cours de conversations téléphoniques séparées, que toute incursion russe en Ukraine, même sous des prétextes humanitaires serait «injustifiée, illégale et inacceptable». A l’issue d’une semaine marquée par une nouvelle escalade des tensions internationales, Kiev a multiplié les signaux d’alarme concernant une éventuelle entrée des troupes russes sur son territoire. Selon l’Otan, le nombre de soldats russes postés près de la frontière ukrainienne est passé en trois semaines de 12.000 à 20.000 hommes.

La présidence ukrainienne a affirmé samedi avoir fait échouer par la voie diplomatique une tentative de la Russie de faire entrer unilatéralement sur son territoire un convoi humanitaire «soi-disant en accord avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)». Le Kremlin a démenti toute tentative de «pénétrer» en Ukraine. Le CICR a confirmé avoir reçu une proposition de la part de la diplomatie russe afin d’organiser des convois humanitaires vers l’Ukraine, mais a assuré ne pas y avoir répondu. Le président ukrainien Petro Porochenko, après des discussions avec des dirigeants du CICR s’est dit prêt à accepter une mission humanitaire à Lougansk, une autre capitale régionale, à condition qu’elle soit internationale, non armée et passe par des postes-frontières contrôlés par Kiev.