Une onde de choc traverse la diplomatie américaine. Selon l’agence “Associated Press”, près de 30 ambassadeurs, dont la représentante des États-Unis en Algérie, ont été informés que leurs fonctions prendront fin dès janvier prochain. Cette mesure s’inscrit dans une série de changements visant à aligner les missions diplomatiques sur la vision « America First » de l’administration Trump, et frappe particulièrement le continent africain.
L’Afrique arrive ainsi en tête des pays affectés, avec des modifications touchant 15 États : Algérie, Égypte, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Gabon, Côte d’Ivoire, Madagascar, Maurice, Niger, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Somalie et Ouganda.
L’Asie suit avec huit nations concernées, dont Fidji, Laos, les Îles Marshall, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, Vietnam, Népal et Sri Lanka.
À Washington, la Maison-Blanche justifie ces décisions par le rôle central que joue l’ambassadeur en tant que « représentant personnel du président ». Affirmant que celui-ci doit pouvoir s’assurer que les diplomates à l’étranger soutiennent pleinement sa politique.
L’ambassadrice des États-Unis en Algérie dans la liste : Trump opère un limogeage massif de diplomates
En Algérie, l’ambassadrice Elizabeth Moore Aubin, en poste depuis décembre 2021, est directement concernée. Avant sa nomination à Alger, elle avait exercé comme vice-assistante du secrétaire d’État pour les affaires multilatérales régionales, un poste stratégique qui lui conférait une connaissance approfondie des enjeux internationaux.
🟢 À LIRE AUSSI : Les USA accusent de dumping et imposent une taxe immédiate de 127 % sur un produit algérien
Selon des sources internes au département d’État ayant requis l’anonymat, les ambassadeurs ont été officiellement avertis la semaine dernière de la fin prochaine de leur mission. Ce rappel généralisé, qui touche aussi plusieurs pays européens, du Moyen-Orient et de l’Amérique latine, suscite inquiétudes et interrogations au sein des instances diplomatiques et parlementaires américaines.
Une pratique contestée, mais défendue par l’administration Trump
Le département d’État a refusé de commenter directement l’opération, mais a insisté sur le caractère « habituel » de ce type de changements lors de transitions ou de renouvellements d’administration. Les observateurs rappellent toutefois que l’ampleur de cette purge dépasse celle des rotations traditionnelles, notamment en ciblant des diplomates en poste sous la présidence de Joe Biden qui avaient jusque-là survécu à une première vague de limogeages ciblant les politiciens nommés par l’administration précédente.
🟢 À LIRE AUSSI : Lancement de la ligne Alger – New York d’Air Algérie : Hamza Benhamouda fait le point
Les réactions se multiplient. Certains parlementaires américains et membres du syndicat des diplomates craignent que cette réorganisation rapide n’affaiblisse la continuité et l’efficacité de la politique étrangère américaine dans des zones sensibles. Politico, premier média à relayer l’information, souligne que l’impact concret sur les relations bilatérales reste à observer dans les semaines à venir.
