Drame n Sur 5 millions d’Algériens qui souffrent d’insuffisance rénale, 25% sont au stade final et attendent, en urgence, une greffe, synonyme de vie pour eux.
Seule solution à l’horizon, le prélèvement de l’organe sur les personnes décédées. Saïd, père d’une fille en attente d’une greffe depuis deux ans, en témoigne, le cœur lourd au micro de la Chaîne III de la Radio nationale. «Elle souffre.
Elle a souvent des maux atroces. Ma fille a eu recours à une hospitalisation, mais en fait, l’ultime solution pour son cas est une greffe rénale », a-t-il affirmé. Ceux dans le cas de la fille de Saïd, se comptent en millions. Le Centre hospitalier universitaire (CHU) Mustapha Bacha, à Alger, sera prêt, à partir du mois de juin prochain, selon son premier responsable, à prélever des organes sur cadavres. «Nous avons déjà mis en place une organisation, que ce soit au niveau du service de chirurgie médicale, ou à celui du service de réanimation, avec l’acquisition des consommables et médicaments nécessaires. Je dirais que nous sommes prêts à relever le défi», a assuré Rabah Baar, dont l’établissement sanitaire est aussi prêt sur le plan technique pour les prélèvements d’organes sur cadavres. «Nous sommes prêts à prélever les organes sur les personnes décédées comme nous sommes également prêts pour que les deux reins prélevés bénéficient aux personnes qui souffrent et qui s’attendent à ce miracle d’être greffés par un rein prélevé sur une personne décédée», a soutenu le Pr Hadou, interrogé par le journaliste de la Chaîne III. Toutefois, l’opération risque d’être freinée par un pro-blème de société. En effet, les familles des défunts sont très réticentes à donner leur accord pour de telles opérations. Outre l’engagement, un sérieux travail de communication vis-à-vis des citoyens et l’occupation de l’espace médiatique afin de faire comprendre l’importance de cette action à sauver des vies aux gens et les inciter à y participer, le ministère des Affaires religieuses promet de s’impliquer en incitant les imams à sensibiliser les fidèles au don d’organes. «Nous allons multiplier nos prêches et nous allons faire en sorte d’humaniser la chose en soulignant son côté religieux et en nous basant sur un verset coranique dans lequel le Tout-Puissant interpelle les humains quant à l’importance de sauver une vie», a affirmé le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa. Pourtant, le même département avait émis en 2003 une fatwa autorisant la greffe d’organes à partir d’une personne décédée. «Le prélèvement d’organes tels que l’œil, le rein, l’épiderme ou le cœur d’une personne qui vient de décéder pour les transplanter dans le corps d’une personne vivante pour la sauver est autorisé», selon une fatwa émise par l’ancien président du Haut conseil islamique (HCI).
F. H.