Les parents se retrouvent confrontés à des situations pénibles
«Qu’ils règlent leurs problèmes loin de nos enfants! Pratiquement, il n’y a pas eu de cours durant tout ce trimestre!»
Depuis le début de l’année scolaire, moult problèmes ont secoué le bon déroulement des cours. Les enseignants ont menacé de paralyser les écoles. Chose promise, chose due. Les promesses sont en train de se concrétiser sur le terrain. La grève entame sa quatrième semaine.
A Alger, la plupart des écoles ont fermé leurs portes. Aux premières heures de la matinée, les rues de la capitale sont fluides. La circulation est beaucoup moins encombrée. Ce n’est pas les vacances scolaires. Bien évidemment, ce sont les grèves illimitées, qui ont fait qu’aujourd’hui les classes sont bel et bien «vides». Préoccupés par l’avenir de leurs enfants, les parents s’angoissent, il se perdent dans cette conjoncture, paralysés par cette situation agaçante, ceux-ci crient haut et fort leur détresse. La plupart des parents interrogés à Alger-Centre, affirment que le bien de leurs enfants constitue la principale préoccupation, loin de ce conflit d’intérêt. Certains d’entre eux, s’abstiennent de tout commentaire, en prétendant l’ambiguïté et le manque d’information qui voilent cette guerre déclenchée entre le ministère de l’Education nationale et les syndicats du secteur. Par ailleurs, le spectre d’une année blanche commence à hanter l’esprit des parents désespérés. Ceux-ci se retrouvent dans une situation désagréable et soucieuse, suite à cette grève illimitée, sachant que ce mouvement entame sa quatrième semaine, sans aucun résultat. «Les élèves sont les seuls et grands perdants dans cette guerre déclenchée depuis des années entre le ministère et les syndicats», regrette Hocine Agoune, un parent d’élève s’interrogeant que le pire dans ces grèves illimitées, est que le deuxième trimestre est le plus court. «Qu’ils règlent leurs problèmes loin de nos enfants! Pratiquement y a pas eu de cours durant tout ce trimestre», ajoute-t-il, en invitant les deux parties à cesser de jouer avec l’avenir des enfants. «Les écoliers sont les véritables et seuls perdants dans cette affaire, les conséquences de ces grèves sont immenses et irréparables pour le niveau des élèves qui ne peuvent plus poursuivre normalement leurs cours via ces perturbations», souligne d’un air dur une maman d’élève. «L’Ecole algérienne publique est une vraie catastrophe. J’aurais dû inscrire mes enfants dans une école privée, du moins je serais tranquille. Ils n’auraient pas ce problème de grève répétée au long de l’année», balance une autre maman, en invitant les autorités à réagir et stopper cette hémorragie de l’école.
La plupart des parents partagent le même souci, celui de la scolarisation de leurs enfants. «Depuis des années, les mouvements de protestations ne cessent de se poursuivre de revenir. Ils prennent les élèves comme otages. Qui est responsable de cette situation? Pourquoi l’école est arrivée à cette étape? Qu’ils nous expliquent une fois pour toutes, pour qu’on sache quoi faire au juste», indique un autre parent d’élève désespéré, il ajoute, dans le même contexte, que face à cette situation «pitoyable», les élèves se retrouvent confrontés à des situations pénibles et ils ne peuvent plus poursuivre le reste du programme. «Avec leurs grèves, ils cassent la volonté et la détermination de la réussite chez nos enfants», scande-t-il une autre fois. Dans un autre contexte, une controverse qui ne cesse de diviser et de compliquer davantage la situation. C’est l’impasse, notamment avec des réunions et des rencontres qui n’aboutissent à rien. Les conséquences de «l’échec du dialogue» sont lourdes, surtout qu’il s’agit de l’avenir de centaines de milliers d’élèves pris en otage. Cette «guéguerre» entre le ministère et les différents syndicats a pris une ampleur inquiétante.
En outre, et à la veille de la rencontre du ministère de l’Education avec les syndicats, prévue samedi prochain, Nouria Benghebrit multiplie les appels pour convaincre les partenaires sociaux de renoncer à leur grève qui a partiellement paralysé le secteur. Lors d’une émission diffusée par la télévision publique (Entv), la ministre a évoqué la possibilité de créer un organe de médiation pour conduire et faciliter les discussions avec les syndicats. Ainsi, jour après jour, les solutions s’évaporent laissant les élèves payer la facture de l’échec des éléments concernés.
Par ailleurs, l’impact de cette grève sur les résultats scolaires sera accablant. Le désir d’une année scolaire sans grève ne sera qu’un rêve lointain. Place au cauchemar…