D’Omar El Kheyyem à St.Valentin !!!

D’Omar El Kheyyem à St.Valentin !!!

CA Y EST ! C’est rentré dans nos moeurs. Cadeaux, restaurants, diners dansants et surtout les roses à des prix O. combien révélateurs de sentiments .On se dit aujourd’hui : Bonne St. Valentin ! Dans la rue, à la maison, à la télé, et à travers les ondes de la radio. Elle ne s’arrêtera donc jamais. Elle court toujours.

C’est la maladie d’amour. La rose n’a pas de dos. Elle reste belle à travers tous les angles et aux yeux de tout âge. Associée au geste et au regard, elle exprime à votre place les pensées les plus intimes dans une langue universelle que personne ne maitrise… Je me suis offert une belle rose rouge veloutée qui sent l’amour. Une noix d’agneau et un soda pour la digérer. Du désordre de sur

mon bureau, j’ai tiré au hasard deux K7. Quel bonheur !

1-El ANKA : dans les années cinquante il chantait déjà la passion sans âge. Esqini Khendari S’3ad beldhidh edhouq/ma rechfatou k’youss men thighr abareq (sert moi de ce breuvage si doux/dont les coupes n’ont effleuré de leurs lèvres, la bouche des brocs).

Nechrob chorb edhma m’nellahhfa wechouq/heta yedrokni echib be3d ch’babi l’moufareq( je boirais comme un assoiffé de passion/jusqu’à ce que ma canitie rattrape ma jeunesse perdue)… Et je me dis. Peut-on s’arrêter d’aimer, ou de chercher éperdument la passion ?

Cela m’a rappelé l’histoire de ces deux ascètes.

Une femme recluse au haut d’une montagne. Convoitée par un chercheur de la Vérité .Son maitre lui a signifié qu’il

pourrait la trouver auprès de cette femme à condition qu’elle lui ouvre la porte de son coeur. A la première visite, derrière sa porte elle lui signifia qu’elle n’avait rien à lui apprendre. Vas chercher pénitence dans la grotte à lumières non loin d’ici…Après deux ans d’errance, il revint frapper à sa porte

– Qui est là ? C’est moi l’étranger qui te désire plus que les lumières inexistantes que tu m’as envoyé chercher

en vain.

-Cherches moi d’abord en toi .Si tu me repère reviens me voir .Tu seras le bienvenu et partageras alors tout

avec moi, ici même…

Trois ans plus tard. Par une nuit enneigée, vieilli et affaibli par la réflexion, il frappa encore à sa porte

.-Qui est là ? C’est Toi. Tu ne peux ‘Te’ laisser par ce froid en dehors de Toi. La vérité que nous recherchons tous les

deux est en nous .Faisons Un, et vivons la en toute quiétude comme tous les mortels de ce bas monde.

-Remets toi à Dieu et tu verras mieux (Toub lillahh, wa sa tessha) ! In toubtou lillahh, fa 3ichqi limen yebqa (si je fais

pénitence à Dieu, ma passion humaine avec qui la partagerais-

je) ?

La porte s’ouvrit alors !Et devant l’âtre de la demeure elle lui dit :viens dans mes bras et prouve-moi ta fougue charnelle

que Dieu m’a promise en récompense de ma chasteté, depuis si longtemps…

2-L’emprunte sonore d’une Hodhira (un ‘buff’ entre amis à Blida), me rappelle la grande culture de feu Rachid Nouni

qui reprenait sommairement un texte de Marceline

Desbordes-Valmore (1786/1859), me rappelant expressément l’amertume de la solitude quand l’amour est desservi.

Marceline disait :

-Vous aviez mon coeur, moi j’avais le vôtre. Un coeur pour un coeur, bonheur pour bonheur. Le vôtre est rendu je

n’en ai plus d’autre ; le vôtre est rendu, le mien est perdu.

Comme un pauvre enfant quitté par sa mère ; comme un pauvre enfant que rien ne défend. Vous me laissez là dans ma vie amère ; vous me laissez là et Dieu voit cela…Nous sommes bien loin de tout ça. Nous en sommes à ‘tsillement je tsèm ji ponse à toi’ et ‘sahha valentinétskoum’ .