Mandaté par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, M. Ahmed Attaf, est arrivé dimanche soir à Doha, au Qatar, afin de prendre part au sommet arabo-islamique d’urgence. Sa participation en tant que Représentant spécial de Monsieur le Président souligne l’importance que l’Algérie accorde à cette rencontre cruciale.
Ce sommet extraordinaire, convoqué en réponse à la récente agression israélienne, a pour but de coordonner et de renforcer la position des États membres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) face aux derniers développements au Moyen-Orient.
L’arrivée du ministre Attaf marque la volonté de l’Algérie de contribuer activement aux efforts diplomatiques visant à établir une position unie et forte sur la scène internationale.
Un sommet arabo-islamique décisif pour la riposte unie
Un sommet arabo-islamique extraordinaire s’est ouvert aujourd’hui à Doha. Son objectif est clair : forger une réponse unie et concrète à l’agression israélienne qui a frappé la capitale qatarie le 9 septembre.
Ce rassemblement, qui a suivi une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères, incarne un moment charnière, porteur des espoirs de millions de personnes lassées des promesses non tenues et des divisions internes.
L’attaque aérienne, qui a ciblé des responsables du Hamas et coûté la vie à cinq d’entre eux ainsi qu’à un agent de sécurité qatari, est loin d’être un simple incident. Qualifiée de « terrorisme d’État », elle menace la stabilité de toute la région et compromet le rôle clé de médiateur du Qatar dans le conflit à Gaza, où le bilan s’élève à plus de 64 000 Palestiniens morts depuis octobre 2023.
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La réunion préparatoire d’hier a permis de finaliser un projet de résolution. Cette dernière condamne l’agression et appelle à une action concertée. Le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al Thani, a salué le consensus international au Conseil de sécurité des Nations unies, qui a condamné l’attaque à l’unanimité.
Des représentants de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont exprimé une solidarité sans faille, soulignant que cette attaque sape non seulement le rôle de médiateur du Qatar, mais aussi la sécurité des États du Golfe.
Sommet arabo-islamique d’urgence : Vers une nouvelle dynamique régionale ?
Cette mobilisation a déjà révélé un tournant dans les relations inter-arabes et islamiques. Des gestes forts de solidarité ont émergé de plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite et l’Indonésie : visites de haut niveau à Doha, convocation d’ambassadeurs israéliens, et des appels à une réévaluation des relations avec Tel-Aviv.
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a qualifié l’attaque de « brutale », tandis que l’Iran y a vu une opportunité pour une « salle d’opérations commune » contre Israël. Le Qatar, quant à lui, a averti qu’il pourrait geler son rôle de médiateur.
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L’aspiration des peuples arabes et musulmans va au-delà des discours diplomatiques. De Gaza à Doha, les populations exigent des actes audacieux : un embargo sur les armes à destination d’Israël, une reconnaissance accrue de l’État de Palestine par les nations réticentes, et une pression renforcée sur les États-Unis pour qu’ils adoptent une posture impartiale.
Face à l’impunité israélienne, qui étend ses frappes au Liban, en Syrie, au Yémen et désormais au Qatar, l’urgence d’une unité est plus que jamais palpable.
La résolution en cours de discussion pourrait inclure des sanctions économiques, une remise en question des Accords d’Abraham, et des recours devant les instances internationales, comme l’a suggéré le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.