Documents biométriques : Les interrogations et les incompréhensions persistent

Documents biométriques : Les interrogations et les incompréhensions persistent
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Le ministère de l’Intérieur a souligné, dans une déclaration rendue publique avant-hier, que les nouvelles procédures instituées par l’Algérie concernant la délivrance du passeport biométrique électronique visent une simplification des démarches qui permettent aux citoyens d’obtenir des documents d’identité et de voyage crédibles.

Le ministère indique que «ces formalités au niveau des aéroports internationaux s’orientent vers la généralisation de l’identification biométrique des voyageurs par des systèmes de reconnaissance automatique des photographies et des empreintes digitales».



Des équipements d’identification et de collecte d’empreintes digitales et de photographies sont en cours d’installation au niveau des aéroports internationaux, précise le même ministère qui estime que ces mesures sont des recommandations de l’Organisation de l’aviation civile internationale «qui a défini les spécifications techniques de la photographie d’identité devant figurer sur le passeport comme image interopérable et exploitable par les systèmes électroniques de reconnaissance faciale».

Dernièrement, le ministre a conseillé aux citoyens «d’éviter de s’exposer inutilement à des désagréments et à des atteintes à leur dignité lors de formalités de contrôle aux frontières, dans les aéroports, consécutivement à des dysfonctionnements des machines automatiques qui pourraient être provoqués par une mauvaise lisibilité de leur photographie d’identité non conforme aux spécifications requises».

Mais le ministère de l’Intérieur n’a pas indiqué si ces équipements seraient installés au niveau des aéroports algériens. Une telle opération nécessite une logistique appropriée et adaptable et un coût souvent élevé. Jusque-là, aucune explication n’a été fournie.

Si ce n’est que les transactions dans un tel marché seront juteuses pour certaines multinationales pour le futur «contrat Algérie». Le seul argument apporté par le département de Zerhouni fait référence à «l’Union européenne qui a adopté ces spécifications pour les photographies d’identité».

On peut d’ores et déjà s’interroger s’il y aurait des pressions de l’UE ou des Etats-Unis pour se conformer à ces mesures sans crier gare ? La deuxième interrogation a trait à la gestion administrative de ce nouveau processus de délivrance de documents biométriques. Selon des indiscrétions, les daïras ont du mal à comprendre d’abord ces nouvelles mesures.

Un agent préposé aux passeports peut-il convoquer un citoyen si ce dernier n’a pas rempli toutes les indications du formulaire ? Comment gérer les cas des chômeurs, des retraités ou de ceux qui n’ont pas de souvenir précis de leurs amis ou anciens collègues ? Toutes ces questions sont pour l’heure un imbroglio pour les administrations.

Un autre problème concerne également l’enquête policière pour la délivrance des passeports. Combien de temps pourra-t-elle prendre ? Dans quel cas une omission ou une case non remplie pourra-t-elle remettre en cause la délivrance du document ? Autant de questions auxquelles le ministère devrait apporter des réponses claires et précises dans les prochains jours.

Fayçal Abdelghani