Documentaire,Le crime du 14 juillet 1953

Documentaire,Le crime du 14 juillet 1953

Daniel Kupferstein s’emploie, à travers ce documentaire, à apporter un éclairage sur les événements du 14 juillet 1953.

Il y a presque soixante ans, le 14 juillet 1953, une manifestation pacifique organisée à Paris par les travailleurs français et algériens sous la houlette du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques de Messali Hadj et du syndicat français la CGT, a été réprimée dans la violence et le sang par les forces de l’ordre. La police tire sur les manifestants. Six y ont trouvé la mort.

La manifestation avait pour but de dénoncer le colonialisme. Les manifestants scandaient «Non au

colonialisme !», «Nous voulons l’indépendance !»…

Pour commémorer cet événement, tout en retraçant cette tragédie historique, le réalisateur Daniel Kupferstein procède au tournage d’un film documentaire

C’est aussi une manière de donner la parole à l’histoire, de la faire parler. Car cet épisode de l’histoire est quasiment méconnu du grand public. Très peu en ont connaissance.

L’on en déduit qu’à l’instar des manifestations du 17 octobre 1961 et de Charonne, les autorités françaises n’ont pas voulu faire, selon le réalisateur, «une grande publicité à l’attitude de sa police parisienne».

En d’autres termes, tout a été fait pour enterrer l’histoire jusqu’à ne pas hésiter à «mentir honteusement à la tribune de l’Assemblée nationale comme lors de leurs déclarations officielles». Très peu d’historiens se sont penchés sur cette manifestation.

Le 14 février en 1999, l’historien français Benjamin Stora a consacré un article dans les colonnes du journal Le Monde, sur ce drame. Il l’avait titré : ‘14 juillet

1953 : à Paris, la police tire sur des Algériens, six morts’ Dans cet article, l’historien écrira : «(…) Les Algériens sont dignes et disciplinés, ils ont des banderoles. A la fin de la manifestation, les policiers se précipitent sur les porteurs de banderoles et les matraquent. Ceux-ci se défendent. Les policiers reculent puis font feu. Il y a six morts algériens, tués par balles et quarante-quatre blessés graves. Le 22 juillet 20 000 personnes se rendent aux obsèques des victimes. Le préfet de police, Jean Baylot, a réintégré de nombreux policiers révoqués en 1945 ; Maurice Papon est secrétaire général de la préfecture de police.» Il y avait parmi les victimes, un jeune ouvrier français, un métallurgiste, syndicaliste CGT. Daniel Kupferstein s’étonne du silence fait par les syndicats et partis de gauche sur ce massacre, «car il y a tout de même un militant français de la CGT et du PCF qui est mort d’une balle dans le cœur», explique-t-il.

D’autres noms se sont intéressés à cette tragédie. C’est le cas de Nacer Hanche qui a publié, en 2006, dans les colonnes du quotidien national La Tribune, un article intitulé : ‘Qui se souvient des fusillés du 14 juillet 1953’.

‘La répression de la manifestation pacifique du 14 juillet 1953 à Paris’ est une conférence donnée par Ahmed Bencherif au musée du Moudjahed de Naâma le 05 juillet 2011.

‘1953, un 14 juillet sanglant’ est un livre écrit par Maurice Rajsfus et sorti en 2003. Ce dernier revient sur la répression de cette manifestation.

Par ailleurs, ‘Allons enfants… pour l’Algérie’ est un documentaire produit par la République démocratique allemande, réalisé par Karl Gass et sorti en 1962.

Emmanuel Blanchard a consacré une thèse de doctorat d’histoire sur ce drame le 23 octobre 2008.

En outre, le site «LDH-Toulon», Section de Toulon de la «Ligue des droits de l’Homme», a mis en ligne le 15 juillet un article sur la répression sanglante de la manifestation. L’article a pour titre «14 juillet 1953 : répression coloniale, place de la Nation»

Daniel Kupferstein s’emploie, à travers ce documentaire, à apporter un éclairage sur ces massacres du 14 juillet 1953, c’est-à-dire tenter de comprendre pourquoi la police française a tiré alors que la manifestation était pacifiste et touchait à sa fin.

Yacine Idjer