Djouhri répond aux redresseurs “Nos enfants sont des militants du FLN, leurs enfants sont où ?”

Djouhri répond aux redresseurs “Nos enfants sont des militants du FLN, leurs enfants sont où ?”
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Le divorce est définitivement consommé entre le FLN légaliste et le mouvement de redressement et de l’authenticité.

Certainement déçus par la rencontre organisée, jeudi, par le MRA, mais les légalistes essaient de “positiver” l’événement. “Ce n’est pas un acte héroïque que de faire sortir le débat interne au parti dans la rue”, a considéré Abdelaziz Djouhri, membre du CC que nous avons rencontré hier. Il a considéré que l’activité du MRA participe aux réformes politiques, mais encore faut-il que l’autorisation soit élargie à toutes les formes d’expression et à tout le monde.

Cet ancien cadre, qui a connu les différentes étapes du FLN, a révélé que l’autorisation délivrée au MRA a été faite au nom du FLN et a pour objet un débat sur les réformes politiques. Il regrette, également, que “des cadres tombent dans le jeu de la manipulation en cette période très sensible, à la veille de grandes batailles politiques qui demandent de la cohésion”. “Nous ne permettons à quiconque de jouer avec le sort de notre parti”, a-t-il averti.

Il a défendu, par ailleurs, les jeunes qui étaient venus manifester contre la tenue de la rencontre des redresseurs. Pour lui, c’est une nouvelle génération de militants qui refusent les compromis et les compromissions. Une sorte de réaction des jeunes contre “ceux qui veulent accaparer l’histoire et la mémoire du peuple”. Rejetant le comportement des redresseurs qui est non seulement, selon lui, contre les règles fondamentales du fonctionnement du parti, et qui “est un travail fractionnel qui risque de porter un sérieux coup au FLN”,

M. Djouhri réplique sur un autre registre aux redresseurs au sujet de la présence du fils de Belkhadem dans la manifestation antiredresseurs de jeudi dernier.

“Le fils de Belkhadem est un militant du FLN et il est là, nos enfants sont des militants. Où sont leurs enfants à eux ?”, a-t-il martelé.

Au siège du parti, l’impact de la rencontre du MRA est encore visible. On évite, cependant, de trop en parler en mettant l’accent, n’empêche, sur le caractère illégal du mouvement de redressement. “Ils ont utilisé le sigle du FLN en ajoutant le MRA, ce qui est illégal”, a estimé M. Djouhri.

Nous avons, par ailleurs, appris que la direction actuelle du parti n’a pas l’intention de renouveler une quelconque autre offre de dialogue avec les redresseurs. Ces derniers ont une dernière fois été sollicités pour donner leur avis sur les réformes, mais ils ont refusé. Alors que la direction insiste sur le règlement en interne du conflit, les redresseurs refusent jusqu’à ce que le comité central soit assaini des intrus.

“Nous espérons que ces frères, ces cadres se ressaisissent et mettent leurs capacités et leurs compétences au service du parti et passent le témoin aux nouvelles générations capables d’assumer leurs responsabilités”, a affirmé M. Djouhri. Un parti qui, de son avis, n’est pas encore près d’être mis au musée. “Seul le peuple peut décider, par les urnes comme il l’a toujours fait”, a-t-il souligné. Il a estimé que le parti “peut encore apporter une grande contribution aux réformes politiques initiées par le Président pour la mise en place d’un système démocratique ouvert à toutes les forces nationales de progrès”.

Pour autant, au vu de l’évolution de la situation au FLN, le risque de son implosion n’est pas totalement écarté, cela d’autant plus que les redresseurs ne comptent s’arrêter qu’une fois qu’ils se soient réappropriés le FLN.

Djilali B.