Djoudi :Un « nouveau regard » sur le rôle du budget dans le financement de l’économie s’impose

Djoudi :Un « nouveau regard » sur le rôle du budget dans le financement de l’économie s’impose

La crise du déficit budgétaire dans des pays du sud de d’Europe aurait des répercussions sur les recettes algériennes d’hydrocarbures à moyen terme ce qui impose un « nouveau regard » sur le rôle du budget de l’Etat dans le financement de l’économie, a averti mardi à Alger le ministre des Finances M. Karim Djoudi.

« Sur les 3 à 4 années à venir, il y aura des répercussions (de la crise) sur les recettes extérieures du pays et c’est pour cela qu’un nouveau regard sur le rôle du budget dans le financement de l’économie s’impose », a-t-il dit en marge d’une plénière du Conseil de la Nation. Les mesures de la tripartite de mai dernier s’inscrivent d’ailleurs dans ce sens puisqu’elles visent à renforcer le rôle des PME dans la production locale et la croissance hors hydrocarbures, a-t-il fait remarquer.

Evoquant l’une de ces mesures qui consiste à l’exemption des PME du paiement des agios réservés par les banques, il a souligné que cette démarche « n’aurait pas d’impact sur l’équilibre des banques, qui recourent aux provisions » pour compenser leur manque à gagner. L’autre soutien alloué aux PME, à travers l’exemption des taux d’intérêt et ensuite leur bonification, coûtera quelque 55 milliards (mds) de DA dont

53 mds DA pour la prise en charge du Trésor des intérêts durant la période d’exemption et 2 mds da pour la bonification, a précisé M. Djoudi en répondant aux interrogations des sénateurs autour du texte de la loi de finances pour 2012.

L’assainissement (rachat des dettes) des entreprises publiques, y compris de Saidal, a, par ailleurs, coûté au Trésor 298 mds DA en 2010 et 113 mds DA en 2011, a-t-il ajouté.

Evoquant le contrôle du blanchiment d’argent, tant abordé par les membres du Conseil durant les deux jours des débats, il a indiqué que la Cellule du traitement du renseignement financier (CTRF), créée en 2022, a « enregistré plus de 3.000 déclarations (en 2010) ».

Quant au contrôle de l’IGF (Inspection générale des finances), il a porté, durant les 9 premiers mois de l’année, sur 85 opérations ayant permis de rédiger 142 rapports dont 23 sur les comptes spéciaux du Trésor et 7 sur la gestion des entreprises publiques économiques.

L’administration fiscale avait, de son côté, procédé à 63.000 opérations de contrôle en 2010 et 18.000 durant le 1er semestre 2011 ce qui lui a permis de récupérer 85 mds DA et 20 mds DA respectivement, a-t-il poursuivi.

En réponse aux membres du Conseil qui se sont interrogés sur les flux des Investissements directs étrangers (IDE) en Algérie, il a précisé que ces investissement ont enregistré une croissance de 16% entre 2005 et 2010, une moyenne plus élevée, selon lui, que celle enregistrée en Afrique du Nord (7,5%) et à l’échelle mondiale (5%).

Rassurant les membres du Conseil de la Nation quant à l’amélioration de la maîtrise des coûts des projets, M. Djoudi a indiqué que la revalorisation des projets a baissé de 331 mds DA en 2011 à 177 mds DA dans le cadre du texte de loi de finances de 2012, ce qui équivaut à un sixième des opérations de réévaluation enregistrées cinq ans plus tôt.

Après avoir mis en garde contre la poursuite de l’accroissement des dépenses de fonctionnement, il a fait remarqué que les transferts sociaux, estimés à 1.704 mds de DA, représentaient 23,7% du budget de l’Etat pour 2012 et 12% du PIB contre 19,2% et 10,2% respectivement en 2010.

Dans le cadre du budget de l’année prochaine, le réaménagement de la Casbah d’Alger bénéficiera de 650 millions DA alors que 5 milliards de DA seront consacrés à la célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance nationale, selon M. Djoudi. En réponse à un sénateur qui considérait élevé le prix du ticket du métro d’Alger, mis en marche le 1er novembre, il a souligné que ce ticket de 50 DA aurait coûté 104 DA sans le soutien de l’Etat, un soutien pris en charge par le Fonds de développement du transport public, alimenté par les taxes imposées sur les ventes des nouvelles voitures.

Evoquant cette fois-ci le développement des moyens de paiement, vivement recommandé par les membres du Conseil, il a indiqué que l’utilisation de la télécompensation bancaire a permis de traiter 8 millions d’opérations pour une valeur de 5.000 mds de DA à fin septembre dernier contre seulement 6 opérations manuelles d’un montant de 14 millions de DA durant la même période.