Le ministre des Finances a indiqué qu’il est nécessaire de trouver “le point d’équilibre d’une politique prudente en matière budgétaire et la nécessité de conserver la croissance économique, de l’emploi et de l’activité économique”.
Le gouvernement semble avoir tranché pour “la prudence” dans la confection de la loi de finances 2013 et écarte, pour le moment, l’option de “l’austérité”.
Tout en niant la mise en place d’un plan de rigueur, le ministre des Finances précise qu’il sera beaucoup plus question d’une gestion plus prudente des finances publiques. Laquelle ne devrait pas concerner la création de nouveaux postes d’emploi.
Intervenant devant le Symposium africain des banques, Karim Djoudi a affirmé que la prudence prônée ne devrait pas toucher les transferts sociaux ni le soutien des prix des matières premières.
Il indiquera que la cadence de l’investissement public sera maintenue, estimant que seule la croissance économique est à même de créer des richesses et des emplois.
Mais, pour ce faire, le gouvernement se doit de trouver “le point d’équilibre d’une politique prudente en matière budgétaire et la nécessité de conserver la croissance économique, de l’emploi et de l’activité économique”.
Il sera question de parachever le programme d’investissement en cours, mais aussi du lancement d’autres projets de développement, dira le ministre sans fournir davantage de précisions.
Cela dit, la baisse prévue dans le budget de fonctionnement pour 2013 résulte du fait qu’il n’inclura pas des dépenses ponctuelles comme celui de 2012, qui a explosé par le versement des rappels des augmentations salariales.
Le budget de 2012 a consacré 2 850 milliards de DA (environ 39 milliards de dollars) pour les augmentations de salaires pour certaines catégories de personnels.
La Banque d’Algérie avait tiré la sonnette d’alarme en juin dernier, en révélant qu’un baril à moins de 110 dollars impacterait l’équilibre budgétaire de l’Algérie.
Même si les cours du pétrole déterminent grandement la ligne de conduite du gouvernement en matière financière, il n’en demeure pas moins que les décisions éminemment politiques prises l’année dernière en plein Printemps arabe, ont influé de façon significative sur les finances publiques. Les récentes coupures d’électricité, avec leurs lots d’émeutes, ont induit, elles aussi, de nouveaux investissements lourds dans le secteur énergétique, et la rentrée sociale, qui s’annonce très chaude, pourrait imposer, elle aussi, d’autres décisions du genre. Le tout devrait trouver sa place dans la loi de finances 2013, ou une autre loi de finances complémentaire qui viendrait boucher les trous.
Le plan quinquennal accuse des retards incommensurables, avec tous les surcoûts que cela suppose. En plus, le flux des IDE s’est nettement ralenti. Le pays continue de dépendre quasi exclusivement de son pétrole et semble se complaire dans cette dépendance.
Si les cours du pétrole venaient à s’effondrer, le pays revivra la crise des années 1980, de triste mémoire. La crise qui secoue le Vieux Continent est là pour attester que même les économies censées être fortes sont en plein doute.
A B