Les décisions prises lors de la dernière tripartite économique au profit des entreprises algériennes sont intégrées dans le projet de loi de finances complémentaire (LFC) pour 2011, affirme dimanche à Alger le ministre des Finances, M. Karim Djoudi.
« Les décisions de la tripartite sont inscrites dans la loi de finances 2011 avec deux éléments importants. Le premier est relatif au crédit documentaire (crédoc) et le deuxième au soutien aux PME », a-t-il déclaré à la presse à l’issue de la séance plénière consacrée à la présentation du texte, soumis pour la première fois au débat des députés, alors que la LFC passait sous forme d’ordonnance durant les dernières années.
La première mesure prise en charge par ce projet de LFC 2011 concerne « le Crédoc, consacré comme seul mode de financement pour la revente en l’état et allégé pour les entreprises de production et de transformation qui auront la possibilité de l’utiliser ou de recourir à la remise documentaire », a-t-il précisé.
L’autre mesure inscrite dans le projet de LFC2011 est relative au transfert libre qui passe, selon une décision de la tripartite, de 2 millions de DA à 4 millions de DA, selon M. Djoudi.
La deuxième catégorie de mesures est liée à la « possibilité, pour l’Etat, de soutenir les PME, à la fois dans le cadre d’un différé de paiement et dans des bonifications des taux d’intérêt ».
Trois décisions avaient couronné le sommet tripartite (Gouvernement-UGTA-patronat), tenu le 28 mai dernier. Il s’agit du remplacement du Crédoc par la « remise documentaire » pour les producteurs de biens et services et le relèvement du seuil du paiement libre à 4 millions de DA (contre 2 millions de DA auparavant), le rééchelonnement des créances bancaires des PME confrontées à des difficultés de remboursement ainsi que la bonification, dès juillet prochain, des crédits d’investissement accordés aux PME .
Interrogé, par ailleurs, sur un éventuel retour au crédit à la consommation, M. Djoudi a réaffirmé qu »il n’y a pas d’inscription de retour à ce crédit » et que cette question, qui est « un choix politique et économique avant tout », reste
tributaire de l’émergence d’une production nationale digne de ce nom.
La protection des ménages constitue aussi un souci majeur pour le Gouvernement, selon M. Djoudi qui a indiqué que la Banque d’Algérie se « penche sur la mise en place d’une centrale des risques pour la protection des ménages », une autre condition pour le lancement du crédit à la consommation. Enfin, sur une question sur le gel des avoirs du chef de l’Etat libyen Maammar El Gueddafi en Algérie, information rapportée dimanche par un quotidien national, le ministre a répondu sans plus de détails que « l’Algérie applique les résolutions de l’ONU » concernant ce sujet.