Le ministre des finances Karim Djoudi a affirmé, dans un entretien accordé au magazine Capital, que l’Algérie a besoin de temps pour moderniser son économie, notamment pour arriver un jour à maîtriser l’économie informelle et la corruption.
« L’économie informelle et la corruption, nous pensons pouvoir les maîtriser progressivement en modernisant nos services comme la douane et le fisc. Nous avons encore besoin de temps. Je vous rappelle qu’il y a encore une bonne dizaine d’années, l’Algérie était sous la tutelle du FMI » a déclaré Karim Djoudi en réponse à une question sur le développement du secteur privé en Algérie.
Pour le ministre des finances, ce n’est pas exact que de dire que le secteur privé n’arrive pas à se développer en Algérie. « Ce n’est pas exact, la majorité de l’activité est aux mains du privé, même s’il s’agit presqu’exclusivement de petites entreprises. On reproche à l’administration d’être trop bureaucratique alors que nous avons mis en place un guichet unique pour toutes les démarches » a-t-il précisé non sans demander de la patience à ceux qui pensent que la modernisation de l’économie algérienne ne viendra pas.
Le premier argentier algérien s’est félicité de la conjoncture actuelle favorisée par la hausse du prix des hydrocarbures. Une conjoncture, dit-il qui fait que « les fondamentaux de l’économie algérienne sont bons ».
« L’essentiel, c’est que le pays se soit progressivement désendetté et dispose de confortables réserves de change, supérieures à 200 milliards de dollars (…) Les fondamentaux de l’économie algérienne sont donc bons, même s’il est clair que nous dépendons trop du gaz et du pétrole qui représentent plus de 80% de nos ressources fiscales » a encore dit Karim Djoudi qui rappelle à ce titre que cette réalité est la même dans tous les pays pétroliers. « Nous, au moins, nous avons rétabli nos comptes extérieurs » a-t-il ajouté.
L’on semble ne pas apprécier les augmentations de salaires accordées aux fonctionnaires ces dernières années, mais les pouvoirs publics semblent convaincus que cela était nécessaire. Karim Djoudi l’a rappelé à l’occasion de cet entretien. « Nous n’arriverons pas à développer le pays si la population ne voit pas son niveau de vie s’améliorer. C’est pour cela que nous avons augmenté les salaires dans la fonction publique depuis quelques années » a-t-il assuré.
