Djoudi :La règle 51-49% ne préoccupe plus les investisseurs étrangers

Djoudi :La règle 51-49% ne préoccupe plus les investisseurs étrangers

La règle des 51-49%, régissant depuis 2010 l’investissement étranger en Algérie, ne semble plus préoccuper les investisseurs étrangers au regard des nombreuses intentions d’investissement exprimées, a indiqué dimanche à Alger le ministre des Finances, M. Karim Djoudi. Interrogé sur les préoccupations attendues des opérateurs du MEDEF (organisation patronale française) en visite dès lundi à Alger, M. Djoudi a répondu : »je vais écouter toutes leurs préoccupations mais la question de la règle 51-49 n’est plus réellement posée par les investisseurs étrangers ».

Le ministre répondait aux questions des journalistes en marge d’une réunion de la BADEA (Banque arabe pour le développement en Afrique). Evoquant la crise financière en Europe, il a estimé que l’impact de cette crise sur les prix du pétrole et du gaz n’est qu’une question de temps.

La crise devrait en effet « impacter les prix des matières énergétiques et ça peut se faire dans les mois à venir en l’absence de perspectives sur la reprise de la croissance économique mondiale (…) au moment ou les Etats ont atteint leurs limites en matière d’engagement financier », a-t-il expliqué.

Sur les moyens envisagés par l’Algérie pour contenir de telles répercussions, M. Djoudi a rappelé que l’importante épargne publique, les mesures incitatives au secteur privé pour qu’il prenne le relais de la croissance économique en plus des potentialités d’endettement interne sur un marché à fortes liquidités donnaient au pays les marges de manœuvre dont il a besoin. Maintenant si la crise en Europe devait atteindre des situations plus compliquées « nous aurons évidemment à ajuster notre rythme de dépenses » publiques, a-t-il poursuivi.

Interrogé sur les résultats de la 5ème commission mixte algéro-russe, tenue vendredi dernier à Moscou, M. Djoudi a souligné que la réunion a révélé une « perception relativement similaire entre l’Algérie et la Russie sur les risques engendrés par la crise financière internationale notamment concernant la baisse d’activité économique, la situation d’un certain nombre de monnaies et les incertitudes sur la reprise économique ».

La promotion du partenariat en particulier dans le secteur de la construction a été au centre des travaux de la commission, selon le ministre qui a assuré que les entreprises russes « ont marqué un intérêt important pour constituer des partenariats dans la production de matériaux de construction et de réalisation de logements » en Algérie.

Un groupe de travail mixte se penchera sur la concrétisation de cette démarche, a-t-il fait savoir en se réjouissant de la « volonté très forte » des hommes d’affaires russes pour investir le marché algérien.

Interrogé de nouveau sur un éventuel retour au crédit à la consommation, il a rappelé que ça dépendra des orientations de la Centrale des risques des ménages, relevant de la Banque d’Algérie, et surtout de l’émergence d’une production nationale.