Sur la baisse de la parité du dinar par rapport à d’autres devises, il a appelé à distinguer entre la dévaluation et la dépréciation.
Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a apporté, hier, une série de réponses aux préoccupations des députés portant sur la relance de l’investissement, la protection du produit national et le contrôle du commerce extérieur. Il a également donné des précisions sur les conditions de mise en œuvre de la loi de finances pour 2014 qui intervient dans un contexte de « consolidation de l’économie nationale » à travers une stabilisation de l’inflation à 4%, a réduction des dépenses du budget de 14% et de l’augmentation des ressources de 3,6%.
Pour M. Djoudi, pour faire face au déficit, il est fait recours (comme dans tous les pays) aux ressources du Trésor public, et au Fonds de régulation des recettes, pour ce qui nous concerne, dit-il, excluant les recours à l’endettement.Les mesures, qui ont été édictées dans la loi de finances pour 2014, visent à « poursuivre l’effort d’investissement public et l’amélioration de la protection sociale » des citoyens. Quant au montant engrangé dans le Fonds de régulation des recettes, il totalise 7.200 milliards de dinars en 2014, soit 40% du produit intérieur brut (Pib).
Ce montant couvrira quatre années d’importations, selon le ministre. M. Djoudi a expliqué aux députés les conditions d’utilisation des ressources de ce Fonds, la méthode de calcul du baril du pétrole dans la loi de finances et budget, c’est-à-dire un prix fiscal de référence à 37 dollars et un prix du marché à 90 dollars.Il a rappelé que tous les comptes spéciaux sont « soumis au contrôle de l’inspection générale des finances » selon une instruction du gouvernement sans oublier les contrôles a posteriori de la Cour des comptes, résultats dont les députés sont destinataires.
Le ministre des Finances a mis en garde contre la proposition des députés d’augmenter la pension allouée aux handicapés pour la porter de 4.000 à 10.000 DA par mois. Celle-ci alourdira les dépenses du budget de 12,2 milliards DA, de 150% (30,5 milliards DA). M. Djoudi a, aussi, rassuré les députés sur la diversification du placement de nos avoirs à l’étranger et ce pour éviter leur dépréciation. Sur la baisse de la parité du dinar par rapport à d’autres devises, il a appelé à distinguer entre la dévaluation et la dépréciation. La première est une mesure décidée par l’autorité.
Elle est prise pour « corriger les déséquilibres et se prémunir contre les chocs externes », a-t-il observé. Enfin, des précisions sur la consommation des crédits, qui n’ont pas dépassé les 41%, ont été apportées par le ministre qui a mis en cause « la faiblesse de l’outil de réalisation. »
K. Daghefli