La loi de finances complémentaire prendra en charge les préparatifs de l’organisation de la manifestation culturelle «Constantine, capitale de la culture arabe» pour 2015
Le ministre des Finances a confirmé le recours, une nouvelle fois, à une loi de finances complémentaire cette année.
Personne n’échappera à la justice. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, rassure qu’il n’y aura pas d’exception pour les hauts fonctionnaires. «La lutte contre la corruption en Algérie touchera toutes les personnes impliquées dans ces crimes économiques sans exception», a affirmé, hier, le premier argentier du pays sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. A la question de savoir si la lutte contre la corruption concernait également les hauts fonctionnaires de l’Etat, M.Djoudi a été précis. «Les choses sont extrêmement claires: le problème n’est pas un problème de personnes, mais de fraude et de corruption et toute personne impliquée dans la corruption sera poursuivie et sanctionnée», a-t-il éclairci.
M.Djoudi a réitéré la «volonté politique très forte de lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent et toutes les formes de fraude et de transferts illicites de capitaux en Algérie.» «Les textes qui sont le soubassement à cette lutte ont été produits et les entités créées (à) je pense personnellement que l’action (de lutte contre la corruption) finira par porter ses fruits», a-t-il prédit.

M.Djoudi a rappelé la mise en service récemment de l’Office central de répression de la corruption (Ocrc) dépendant directement de son ministère. Il est même revenu sur la dépénalisation de l’acte de gestion. «Il y a eu un certain nombre de modifications sur la dépénalisation de l’acte de gestion et il y a des instructions qui ont été données pour essayer d’affiner le travail qui avait été traduit par des modifications au Code pénal», a-t-il affirmé.
Selon M.Djoudi, «l’enjeu est de trouver le point d’équilibre entre permettre au gestionnaire d’avoir la flexibilité en termes de gestion et se prémunir contre les risques de fraude et de tricherie». Sur un autre volet, le ministre des Finances a confirmé le recours, une nouvelle fois, à une loi de finances complémentaire cette année.
«L’Algérie recourra encore cette année à une loi de finances complémentaire pour prendre en charge les nouvelles dépenses urgentes et imprévues de 2013», a-t-il déclaré. Pourquoi? Il explique que cette loi prendra en charge, entre autres, le coût budgétaire des préparatifs de l’organisation de la manifestation culturelle «Constantine, capitale de la culture arabe» pour 2015. Quant aux dépenses inscrites dans le cadre du programme de soutien à l’emploi et à l’investissement dans le Grand Sud, annoncé récemment par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, M.Djoudi a souligné que le recours à une enveloppe budgétaire supplémentaire relative à ce programme n’était pas encore tranché.
«Si nous aurons besoin de recourir à des crédits supplémentaires pour prendre en charge le programme du Grand Sud, nous le ferons», a-t-il dit en rappelant que la loi de finances initiale de 2013 comportait déjà une enveloppe pour l’investissement dans le Sud, notamment dans le cadre du Fonds du Sud et des Hauts-Plateaux.
Les chiffres de Djoudi
Les salaires et les assurances pèsent lourd sur le Trésor public. La masse salariale prise en charge par le budget de l’Etat est estimée à 2600 milliards DA en 2013 (plus de 34 milliards de dollars) alors que les transferts sociaux atteignent 1300 milliards DA (17 milliards de dollars), a indiqué, hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi. «Nous voulons assurer une relative stabilité des dépenses de fonctionnement pour que la masse salariale soit limitée, sous peine d’avoir des poussées inflationnistes additionnelles que nous ne souhaitons pas», a-t-il déclaré à la Radio nationale. Fin 2012, le ministre avait assuré que la prudence budgétaire prônée par l’Algérie se traduirait par le renforcement de la fiscalité ordinaire, mais ne ferait en aucun cas appel à la réduction des transferts sociaux, du soutien des prix ou encore de la masse salariale.