Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a regagné samedi le pays en compagnie des derniers supporters de l’équipe nationale restés à Khartoum. «Tous les Algériens sont rentrés de Khartoum. Le problème qu’ont eu 24 de nos supporters avec la police soudanaise a été réglé après notre intervention et celle de notre ambassadeur à Khartoum.
Nos supporters sont à féliciter pour leur comportement exemplaire en terre soudanaise. Tout s’est bien passé.
C’est le bonheur total. Merci aux autorités soudanaises qui ont réservé un traitement équitable aux sélections algérienne et égyptienne ainsi qu’à leurs supporters», a déclaré hier matin sur les ondes de la Radio nationale le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui appelle à la conservation de la mobilisation générale autour de l’EN, née au lendemain du caillassage du bus de la délégation algérienne au Caire. «Poursuivons cette mobilisation générale autour des Verts.
C’est la première fois que tous les citoyens algériens mettent leurs sensibilités et clivages politiques de côté et se rassemblent tous autour de l’EN. Cette qualification au Mondial 2010 est le résultat d’un travail collectif et de longue haleine. Ce travail a été entamé il y a deux ans, juste après la défaite concédée contre la Guinée et la non-qualification de l’EN à la CAN 2008.
On a lancé une vaste concertation avec le président de la FAF de l’époque, Hamid Haddadj, et avec plusieurs autres personnalités, comme Khalef, Mekhloufi et Madjer. Un consensus s’est dégagé autour de Rabah Saâdane, un entraîneur qui a un palmarès important et une grande expérience.
On a travaillé en étroite collaboration avec la FAF. L’Etat a mis assez de moyens à la disposition de l’EN. Le président de la République n’a cessé d’appeler les membres de la sélection, tant au Caire qu’à Khartoum. Le plus dur commence et il faut dégager plus de moyens. D’autres défis se posent pour notre jeunesse et notre société.
On n’a pas droit à l’erreur. Avec un peu plus de travail, on peut aller loin. Je suis optimiste pour l’avenir de notre football et du sport national en général», a poursuivi le patron du MJS qui a concocté un plan de relance pour le sport et le football national en particulier, surtout que l’EN est essentiellement composée aujourd’hui de joueurs émigrés formés en France.
«On a un plan de relance pour le sport national en général»
«Il existe un plan de relance pour le sport national en général, objet d’une attention particulière du chef de l’Etat. Ce plan sera examiné prochainement en Conseil des ministres.
Il comprend des programmes complémentaires et plusieurs dossiers, notamment le financement, le contrôle de l’argent, la formation, l’encadrement technique, la médecine du sport et les infrastructures», précise M. Djiar qui estime que le sport a besoin davantage d’aide sur le plan financier.
«Il circule relativement beaucoup d’argent dans le sport, mais ça reste insuffisant. Cet argent doit être orienté vers la formation et la production de la performance. Nos équipes doivent être compétitives. On a en tout cas fixé des priorités, à savoir la formation, le sport scolaire et le sport de proximité.
Il faut détecter les jeunes talents et les orienter vers les centres de formation pour faire émerger une élite. C’est un travail de longue haleine. Il ne faut pas viser les résultats immédiats», souligne le premier responsable du mouvement sportif national qui reproche, à juste titre, aux clubs de négliger la formation.
«Pas de polémique avec les Egyptiens»
«Les clubs ne font pas de formation, ils courent derrière les résultats immédiats sous la pression de la rue. La formation est pourtant une obligation. L’Etat essaye d’y remédier en créant des centres de formation et de préparation de haut niveau. Dans trois à quatre ans, on aura suffisamment de centres de haut niveau pour permette à nos sportifs de se préparer ici, sans pour autant se renfermer sur soi-même», a indiqué l’invité de la Chaîne III
qui refuse toute polémique avec les Egyptiens, auteurs d’une nouvelle et féroce campagne médiatique contre notre pays. «Pas de polémique avec les Egyptiens. On condamne et on refuse tout de même toute atteinte à la dignité de notre peuple. On n’accepte pas qu’on règle ses problèmes internes sur le dos des autres et de toucher aux constantes des autres nations. Il faut dépasser cette hystérie qui peut influer sur les relations entre les deux pays. On doit tourner la page sans la déchirer», a-t-il conclu.
L. B.