Le ministre de la Jeunesse et des Sports était présent hier à la réception donnée par l’ambassade de Grande-Bretagne à Alger. On a saisi l’occasion pour l’interpeller sur la recrudescence du phénomène de la violence dans nos stades.
– Quel est votre sentiment sur le phénomène de la violence dans nos stades qui a pris de l’ampleur ces derniers temps ?
– C’est une réaction collective, il ne faut pas faire une fixation sur un aspect au détriment d’un autre. Il ne faut pas responsabiliser uniquement la police ou les dirigeants ou encore les supporters. Il faut analyser ce phénomène d’une façon objective et profonde, car il ne concerne pas uniquement l’Algérie. On doit aller à l’origine du problème et lorsqu’on se penche sur ce phénomène, on trouve beaucoup de problèmes liés à la gestion des clubs et d’autres facteurs nuisibles.
– Mais monsieur le ministre, il y a eu par le passé des réunions et des séminaires pour lutter contre la violence, mais en vain, puisque les faits sont encore là…
– L’affaire n’est pas une question de séminaires, tout le monde est conscient qu’il faut lutter contre la violence dans les stades. Chacun dans son domaine doit accomplir une mission bien précise pour endiguer ce fléau. Si on dit qu’il y a mauvaise gestion, il faut améliorer la gestion. L’Etat est là pour donner les moyens, arrêter les programmes d’action et dialoguer avec ceux qui sont prêts à dialoguer. Les pouvoirs publics sont là pour aider et encadrer, mais ils ne peuvent pas gérer les clubs, les fédérations ou l’arbitrage. Je ne suis pas ici pour jeter la balle dans le camp de X ou Y, car l’Etat a toujours assumé ses responsabilités. Je l’ai dit et je le répète, le sport est l’affaire de tout le monde. Nous avons introduit dans la nouvelle loi des associations le mot partenariat, il n’y a plus maintenant une relation de subordination. Qu’est-ce que ça veut dire partenaire, c’est que chacun a des droits et des devoirs. Il n’y aura pas d’autonomie totale à l’avenir, car le sport n’appartient ni à X ni à Y. Le sport est l’affaire de tous les Algériens. Tant que les pouvoirs publics continuent de donner des subventions et d’aider les clubs, ils ne peuvent pas fermer les yeux. Nous avons une commission nationale de lutte contre la violence qui se réunit périodiquement. Nous avons des sous-commissions de wilaya qui travaillent pour lutter contre ce phénomène, mais ça ne suffit pas, tant que les acteurs du football ne jouent pas leur rôle. Il faut la contribution de tout le monde si on veut stopper ce fléau.
– Donc, pour vous, les clubs ne jouent pas leur rôle convenablement ?
– Je pense que les clubs n’encadrent pas bien leurs supporters et ne jouent par leur rôle convenablement dans ce domaine. On ne peut pas dans ces conditions mettre un policier devant chaque supporter. Les clubs doivent sensibiliser leur public en lui faisant comprendre que dans le football il y a la victoire comme il y a la défaite. Le football doit être un moyen de rapprochement et de fraternité et non une source de haine et de violence. Ce qu’on voit dans nos stades est condamnable. Il faut que les gens soient conscients qu’il y a danger et, par conséquent, il faut la contribution de tout le monde pour arrêter le phénomène de la violence.
– Est-ce qu’il n’y a pas de mesures arrêtées par les pouvoirs publics ?
– Je vous informe qu’un projet de loi est prêt et sera soumis au prochain Parlement pour adoption. Même si ce projet est susceptible de lutter contre le phénomène de la violence, cela ne va pas suffire, car il faut apprendre aux supporters l’esprit de sportivité.
– Les observateurs ont estimé que les sanctions prononcées à l’encontre du MCS n’ont pas été lourdes par rapport à la gravité des faits ?
– Chacun doit accomplir son travail, le ministère ne peut pas gérer la ligue ou la FAF. L’Etat a toujours joué son rôle en faisant les efforts nécessaires en matière d’aide et de soutien. Si on veut avancer, on doit se concerter et travailler sur le même objectif.
K. H.
10 500 policiers réquisitionnés pour CRB-CSC
l Les services de sécurité ont mis en place un dispositif sécuritaire fort dissuasif pour bien encadrer le match de coupe d’Algérie CRB-CSC. Ainsi, outre le fait d’octroyer 8 500 billets au CRB et 1 300 au CSC, il a été décidé de réquisitionner 10 500 policiers pour l’événement, de la gare Agha à Belouizdad. De plus, pour éviter toute intrusion nocturne, des policiers passeront carrément la nuit au stade. Le jour du match, 3 500 policiers seront déployés dans et autour du stade. On a appris que le stationnement des véhicules aux abords du stade sera formellement interdit. Par ailleurs, instruction ferme a été donnée pour interpeller devant le stade toute personne ne possédant pas de ticket.