La validation de la fusion entre VimpleCom et Wind Telecom crée une situation de « confort » financier relatif pour Naguib Sawiris. Pour les spécialistes du marché, elle lui donne une meilleure capacité de négociation dans l’affaire Djezzy.
Sans surprise, l’assemblée générale des actionnaires du groupe russo-norvégien VimpleCom a entériné jeudi la fusion avec Wind Telecom qui détient 51,7% du capital d’Orascom Telecom Holding. L’échec de la guérilla judicaire menée par le norvégien Telenor annonçait clairement que les jeux étaient faits. Telenor avait en effet engagé la procédure judiciaire en raison de son incapacité à mobiliser les autres actionnaires pour s’opposer à la fusion.
Celle-ci a été approuvée par une majorité de 53,3% des actionnaires. Le parachèvement de la transaction est conditionné à l’obtention d’approbations réglementaire et la levée de fonds nécessaires. Cela devrait être réglé avant la fin du premier semestre 2011.
La fin du doute sur la transaction est une bonne nouvelle pour Orascom Telecom Holding. Selon des spécialistes, elle devrait se traduire par un renforcement de la position financière du groupe de Naguib Sawiris dont les transferts des dividendes sont bloqués en Algérie depuis 2009.
L’accord devrait apaiser les craintes au sujet des grosses dettes d’Orascom Telecom estimées à 3,3 milliards de dollars. Une partie de cette dette devrait en effet être financée par un crédit interne de VimpelCom.
En janvier dernier VimpleCom avait annoncé qu’elle avait obtenu l’accord de banques russes et internationales pour mobiliser 6,5 milliards de dollars dont cinq milliards pour couvrir la partie monétaire de la transaction.
Quid de l’arbitrage ?
Le 17 mars, jour de la tenue de l’assemblée générale de VimpleCom était la première échéance importante pour OTH. La prochaine est pour la fin mai avec les conclusions que livrera le cabinet Shearman & Sterling LLP France qui a été désigné pour faire une estimation de Djezzy et accompagner le gouvernement dans l’opération d’acquisition de cette filiale d’OTA.
Le ministre algérien de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi a fait preuve d’assurance en estimant qu’il n’y aura pas recours à l’arbitrage international. «OTH est libre de faire ce qu’il veut, mais je suis certain que ce groupe, qui est coté en Bourse, ne va pas recourir à un arbitrage international, pour la simple raison qu’une telle chose lui induirait un effet négatif». Selon lui, la procédure d’achat sera engagée immédiatement après l’étude.
« Il y aura des négociations et nous trouverons un terrain d’entente avec le partenaire et Orascom Telecom Holding (OTH) ». De fait, le patron d’Orascom Telecom Holding, Naguib Sawiris ne fait pas du recours à l’arbitrage une option de principe même s’il conteste la validité juridique du droit de préemption invoqué par l’Algérie.
Il a fixé une base de 7,8 milliards de dollars qui serait le prix que le sud-africain était prêt à débourser pour la filiale algérienne d’OTH. A défaut, a menacé à plusieurs reprises le milliardaire égyptien ce sera l’arbitrage. Pour les observateurs du marché, « l’effet négatif » d’un recours à l’arbitrage par Orascom Telecom Holding est désormais fortement tempéré après la fusion avec VimpleCom. Le confort financier qu’elle apporte à OTH minimiserait les nuisances d’un recours à l’arbitrage qui peut prendre du temps.