La tentative de Naguib Sawiris de s’extirper du bourbier financier dans lequel il s’est empêtré, à travers la signature d’un accord avec Vimplecom risque d’être infructueuse.
La transaction pourrait ne pas être conclue eu égard aux sanctions financières qui seront prises à l’encontre de Djezzy. Quatorze jours après l’annonce de la fusion Weather- Vimpelcom, les actionnaires russes et norvégiens s’inquiètent et émettent des réserves sur un accord qui n’est pas encore sellé.
La transaction qui devrait être achevée dans les premiers mois de 2011 risque d’être interrompue pour des raisons que Vimpelcom ignore jusqu’à présent : non seulement, les pouvoirs publics maintiennent toujours leur volonté de reprendre la filiale à travers le lancement d’un appel d’offres international auprès des banques d’affaires et des sociétés de conseil pour son acquisition, mais aussi par rapport au bourbier financier dans lequel s’est empêtré cette filiale.
Pour rappel, l’État algérien lui réclamait 596 millions de dollars d’arriérés fiscaux, les transferts opérés par Djezzy vers l’étranger étaient bloqués. Outre ces pénalités, l’opérateur risque de se voir déplumer davantage, conséquence d’une gestion opaque, transgressant la loi sur la concurrence. Les pouvoirs publics ont mis au point un arsenal législatif et réglementaire qui limite entre autres à 45% au maximum des parts de marchés pour n’importe quel opérateur activant en Algérie.

À la faveur des amendements opérés sur la loi n°2000-03 du 5 août 2000 fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications, des sanctions sont prévues pour le non respect de cette limite. Ainsi, le montant des sanctions pourrait dépasser les 100% du montant du revenu global dans le cas où un opérateur surpasse sa limite.
Dès lors, si OTA maintient toujours ses parts de revenus du marché à 65%, il s’exposera à une autre amende représentant plus de 20% du revenu global du marché, soit plus de 30% du montant des ses revenus déclarés. En plus de ces pénalités qui seront prises à l’encontre de cet opérateur, d’autres décisions tomberont au terme d’une analyse en cours de la comptabilité en ce qui concerne le service « Flexy ». Au même moment, Orascom Telecom avait d’autres problèmes.
Le gouvernement italien avait également lancé un contrôle fiscal sur l’opérateur Wind, filiale italienne de l’Égyptien, et lui réclamait 60 millions d’euros. Cela revient à dire que, Naguib Sawiris trouverait de grandes difficultés à vendre ses actifs, pour faire face à son endettement. Vimpelcom accepterat- il de prendre à sa charge une ardoise de dettes non acquittées ? Comment vat- il supporter un gonflement substantiel de la dette du groupe qui sera créé au terme de sa fusion avec Orascom Télécom Holding ? Des indicateurs qui pourraient amplement dissuader le groupe russo-norvègien.
Hamid Mohand