Le compte à rebours a commencé pour le rachat de Djezzy, le premier opérateur étranger de téléphonie mobile à s’implanter en Algérie
L’ouverture des plis aura lieu aujourd’hui en début d’aprèsmidi au ministère des Finances, et ce en présence des soumissionnaires ou de leurs représentants, pour choisir une banque d’affaires afin d’accompagner le gouvernement algérien dans l’opération d’acquisition de Djezzy. Les cabinets d’expertise ont disposé de 45 jours pour déposer leur offre.
Le choix final du partenaire se fera sur la base de plusieurs critères, d’ailleurs insérés dans l’avis d’appel d’offres international restreint lancé le 12 octobre dernier. Selon le ministre des Postes et des TIC, Moussa Benhamadi, la conclusion de l’opération d’acquisition de Djezzy pourrait intervenir dès le premier semestre de l’année 2011.
Ces derniers jours, on assiste à une valse à trois temps qui semble préfigurer du dénouement final de l’affaire Djezzy. Ainsi, au moment où le processus de rachat par l’Etat algérien de la filiale a commencé, le leader de la téléphonie mobile lance une grande campagne publicitaire agressive et suggestive à la fois.
Après une absence qui a duré presque une année (soit au lendemain du match Algérie- Egypte), le leader de la téléphonie mobile reprend l’initiative et mène, depuis quelques jours, une campagne publicitaire avec cette fois-ci plus d’entrain. Le slogan choisi pour cette nouvelle campagne publicitaire sur les ondes des chaînes radiophoniques est des plus énigmatiques : « Djezzy met les points sur le Y », le symbole graphique de la société.
Serait-ce de la provocation à l’endroit du gouvernement algérien ou la réponse du berger à la bergère ? Dans la presse écrite, Djezzy propose, ni plus ni moins, 50 % de bonus avec Djezzy carte ! Il offre exclusivement pour les abonnés de Djezzy carte, à partir de lundi dernier et pendant un mois, une nouvelle promotion qui leur permettra de communiquer en toute liberté et en toute gratuité grâce à des crédits gratuits. Tous les abonnés Djezzy carte pourront bénéficier de cette promotion et se verront offrir un bonus de 50 % pour tout rechargement égal ou supérieur à 250 DA.
Deuxième contrôle fiscal pour Djezzy
Conséquence de cette nouvelle initiative de Djezzy : le DG des impôts, M. Raouia, qui s’exprimait avant-hier sur les ondes de la Chaîne III, a rappelé que Djezzy avait fait l’objet d’un deuxième contrôle fiscal pour les exercices 2008 et 2009. Selon le patron du fisc algérien qui n’a toutefois pas avancé aucun chiffre, la notification a été adressée à Djezzy qui a répondu.
« L’administration fiscale est en train d’examiner et d’étudier le dossier pour lui répondre dans les délais qui sont prescrits par la loi », at- il ajouté. Ce dernier a assuré qu’il y a une « application de la loi », et que l’opérateur « peut saisir les instances internationales ».
Pour sa part, le DG d’Orascom Telecom Holding, Khaled Bichara, est revenu sur l’histoire de l’arbitrage international qui pourrait intervenir au premier trimestre de l’année 2011, en cas d’absence de progrès dans le dossier Djezzy. Bichara a indiqué que son groupe utiliserait les revenus de la vente de sa part dans Tunisiana uniquement pour payer des dettes auprès des banques et se préparer à des négociations avec le gouvernement algérien sur la vente de Djezzy. Il n’a pas écarté un recours à l’arbitrage international pour résoudre le cas Djezzy. « L’arbitrage international pourrait durer deux à trois ans », a estimé Bichara.
Si le gouvernement algérien réaffirme régulièrement sa volonté de nationaliser l’opérateur mobile, Naguib Sawiris menace lui de saisir une cour d’arbitrage pour obtenir gain de cause. Le blocage vient essentiellement du prix. Alors que certains évoquent une évaluation de Djezzy autour de 2 milliards de dollars, Orascom estime, pour sa part, que Djezzy vaut au moins 7 milliards.
Mahmoud Tadjer