Djezzy aurait été estimée à 3,6 milliards de dollars par La deutsche bank

Djezzy aurait  été estimée à 3,6 milliards de dollars par La deutsche bank

Quelle est la vraie valeur de Djezzy ?

La vraie valeur du premier operateur algérien de téléphonie mobile Djezzy, continue à faire débat dans la sphère économico-médiatique algérienne.

Depuis qu’Orascom Télécom Algérie (OTA), qui exploite la marque Djezzy, chez nous, est le centre d’un litige, et d’une possible transaction, entre les autorités algériennes et son propriétaire Orascom Télécom Holding, sa valeur ne cesse de changer, selon si on se place du coté des propriétaires actuels (OTH), ou des probables acquéreurs (les autorités algériennes).

Ainsi, et comme paru dans toute la presse nationale et internationale, Naguib Sawiris, l’homme d’affaire égyptien propriétaire d’OTH, estime sa filiale algérienne à 6 voir 7 milliards de dollars. Le magna de la téléphonie dans le monde arabe, crie depuis le temps, sur tous les toits, que Djezzy est le fleuron de ses filiales à l’étranger. Une situation, bien que probable, n’en est pas moins abusée. Son but étant de surestimer l’entreprise qu’il s’apprête à céder.

Plus que ça, la presse s’était faite l’écho en Juin dernier d’informations émanant du milliardaire égyptien, lui-même, selon lesquelles l’operateur Sud Africain MTN lui aurait offert 7,8 milliards de dollars pour racheter «Djezzy». Une information transmise sans nul doute, dans le but premier d’appuyer la position égyptienne dans les futures négociations.

D’un autre coté, des sources proches du gouvernement algérien, estiment pour leur part la valeur de Djezzy, autour de 2,5 milliards de Dollars. Dans cette affaire, l’Etat algérien est en position de force, et le prix avancé par ces sources proches du gouvernement, pourrait ne pas être très éloigné du montant probable de la transaction.

En effet, en exerçant son droit de préemption sur Djezzy, l’Etat algérien impose à OTH une seule et unique contrepartie. Ce qui n’arrange en rien les affaires du groupe égyptien. Ajouter à cela, les déboires qu’enchaine OTA vis-à-vis du fisc algérien, et le redressement f iscal dont elle est la cible.

La Banque d’Algérie ayant bloqué tous les transferts en devise de cette entreprise, sa position actuelle est plus que faible à l’orée des négociations coriaces avec les autorités.

L’ETAT NE COMPTE PAS SPOLIER OTH

Si aucune précision n’a été donnée sur la méthode utilisée, lors de l’estimation qu’on prête au gouvernement algérien sur la valeur de Djezzy, le dossier n’en n’est pas moins géré avec la plus grande minutie.

“Le dossier est sérieusement pris en charge par des experts auprès du cabinet du Premier ministre” dit-on. Non seulement l’Algérie s’est prononcée par une demande off icielle auprès d’OTH, pour ouvrir les négociations du rachat de Djezzy, mais les autorités ont également annoncé la nomination d’experts qualif iés qui suivront eux-mêmes cette opération de transaction.

Si l’affaire est prise avec des gants, c’est que le gouvernement est soumis au respect du droit international, avec lequel il est lié par des conventions internationales signées en toute souveraineté. Mais ce n’est pas tout.

Une mauvaise gestion du dossier auraient certainement un impact sur les réactions des investisseurs étrangers installés en Algérie, ou ceux qui souhaitent le faire. Djezzy étant l’exemple même, d’un investissement direct étranger, tant encouragé par l’Algérie. Aujourd’hui les medias du Golf, eux aussi s’y mettent.

Très au fait des évolutions du dossier Djezzy, ils avancent pour leur part que le groupe OTH a perdu 60% de sa valeur au cours des deux dernières années, qu’ils estiment par ailleurs à 5,2 milliards de Dollars. Des arguments qui appuyent la position algérienne, plus que celle de l’homme d’affaire égyptien. Si l’information venait à se confirmer, Naguib Sawiris aurait attribué ainsi à Djezzy une valeur plus importante, que celle de sa maison mère OTH.

Ce qui conforte les estimations algériennes en la matière. Enfin et le dernier rebondissement en date, c’est le site TSA qui vient de publier un rapport de la Deutche Bank, selon lequel la valeur de Djezzy est estimée à 3,6 Milliards de Dollars. Chiffre proche de celui qu’on prête à l’offre du gouvernement algérien.

Le montant représenterait 3,9 fois son Ebitda (Résultat brut d’exploitation avant impôts, taxes et dotation d’amortissement), contre une moyenne, indique TSA de 11 fois l’Ebitda dans le secteur des Télécommunications, selon la Deutshe Bank.

Cette situation défavorable serait, par ailleurs, le résultat non seulement des déboires de Djezzy en Algérie, de son divorce avec les autorités algériennes, mais également de son chiffre d’affaires en baisse, qui devrait décroitre de 8% au premier semestre de 2010 selon la même banque.

Raouf Habib