Djelfa : rempart contre l’avancée du désert

Djelfa : rempart contre l’avancée du désert

8-1-210.jpgAvec plus de 214 000 hectares de terres réservées aux forêts et 350 798 pour les nappes alfatières, la wilaya de Djelfa est l’une des plus exposées au phénomène de la désertification, eu égard à la pauvreté de ses sols et aux rigueurs de son climat.

La mise en œuvre d’un vaste programme portant sur 1 million d’hectares, en phase d’études au niveau du Bureau national sur le développement rural (Bneder), s’annonce comme parade pour donner une autre configuration à ces vastes étendues steppiques.

Ce programme est axé sur la restauration, la maintenance et l’extension du Barrage vert qui occupe 15 à 20 % de la superficie de la région, des projets de boisement et de protection des forêts, agro-pastoraux, alors que d’autres opérations porteront sur les réserves et zones humides, la fixation des dunes qui a déjà freiné la ceinture dunale du Zahrez sur une surface de 20 kilomètres.

En outre, la Conservation des forêts a bénéficié   de 431 projets de proximité (Ppdri) dont 187 ont été lancés dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014.

Ils sont ventilés sur des thèmes fédérateurs, à savoir la création de coopératives agricoles, l’élevage, minibarrages à proximité de la bande verte à l’effet de contribuer à sa protection.

La Conservation des forêts semble avoir cette fois-ci choisi la bonne voie en concrétisant pas moins de 60 000 oliviers plantés sur une superficie de 600 hectares durant l’année 2012, ainsi que la culture du pin alpin, particulièrement adaptée au climat local tout en veillant sur l’invasion de la chenille processionnaire via l’éradication des nids, les épandages aériens.

Tout en mettant en parallèle des travaux liés au développement des activités agro-pastorales, les mêmes services se sont attelés à mettre gratuitement à la portée des familles nomades des terres agricoles au titre des contrats de concession et des plants d’oliviers.

Une manière de les impliquer dans le processus de préservation de cet immense espace hors portée de surveillance, faute d’effectifs réduits et peu équipés.

Pour rappel, le Barrage vert de la wilaya de Djelfa constitue le dernier rempart contre la désertification. Il est passé par un stade de dégradation estimé à 46%, et a subi les méfaits des longues périodes de sécheresse. Néanmoins, des nappes alfatières ressuscitent çà et là, des forêts sont en phase de remontée malgré l’abattage des arbres et feux qui ont ravagé 52 hectares en 2012.

S’y ajoutent les dégradations subies sous les actions éoliennes et biologiques, les labours sauvages et le surpâturage  ayant détruit les plantes vivaces.

Cet «océan» steppique s’exprime, aujourd’hui, en espoirs et en incertitudes, à commencer par «la rareté de l’humus, phénomène qui dessert le développement des plants servant de réservoir hydrique et nourricier à un cheptel ovin évalué à 4 millions de têtes.

La Conservation des forêts, le Haut commissariat au développement de la steppe (Hcds) et la direction des services agricoles (DSA) livrent un même combat en combinant régénération du tapis végétal, brise-vent pour fixer les dunes, la délimitation des zones de  pacage, la plantation d’espèces fourragères rustiques comme l’atriplex, tamaris et pin alpin.

Abderrahmane Missoumi