Djelfa : les oubliés des zones rurales

Djelfa : les oubliés des zones rurales
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Des centaines de résidents des villages de Touizi, Tazrourt, Touzara, El Messrane, Dhaya Melha, Eridjl sont sur le point de prendre les chemins de l’exode. Ces enclaves isolées n’ont aucune infrastructure élémentaire et vivent une situation misérable à plus d’un titre.

En effet, y vivre relève du drame humain, et on y voit tous les ingrédients du bannissement, loin qu’elles sont des yeux de la tutelle, des préoccupations des élus qui ont pris la peine de venir ici le temps d’une campagne.  L’absence d’électrification, d’eau potable et d’irrigation, de routes, de transport, d’aménagement urbain basique, en passant par l’école, l’habitat, les infrastructures sanitaires et de loisirs dissuadent le visiteur d’y observer la plus courte halte.
Des zones de relégation, voire «d’internement», pour reprendre un qualificatif partagé par les habitants. Dans la zone d’El Messrane,par exemple, l’essentiel se résume à une guérite, et les villageois doivent batailler dur pour une bonbonne de gaz butane, un jerrycan d’eau, un sac de semoule, et sont astreints quotidiennement aux longs et coûteux déplacements vers Hassi Bahbah. «C’est la dictature du clandestin lorsqu’il veut bien faire une course», se plaignent des habitants.

Une autre enclave «grillagée» derrière les disparités: Erridjl, située à 3 km de Hassi F’doul: «On se résout à vivre de rien, et l’on a l’impression que c’est un moyen pour nous obliger à abandonner nos terres agricoles pour les bétonner», commente-t-on. Un autre décompte nous a été donné à Tazrourt, un écrin agro-pastoral où, curieusement, l’eau d’irrigation reste toujours une bouteille jetée à la mer, alors que ces périmètres sont généreux en céréales, maraichage et arboriculture. Ce qui a suscité moult interrogations au sein des autochtones. A travers ces zones visitées par Mon Journal, une large marge des progrès existe bel et bien en termes d’agriculture et d’élevage, pour peu que l’intérêt des autorités locales soit affirmé, et les moyens nécessaires à leur développement mis en œuvre. C’est pourtant dans cette perspective que les projets de proximité (Ppdri) ont été élaborés  pour la stabilisation des populations rurales. Un objectif  majeur de l’Etat qu’il convient de remettre à flots, car la région de Djelfa ne manque pas de programmes.

Abderrahmane Missoumi

LG Algérie