L’épisode Djebbour-Jiménez ne semble pas près de connaître son épilogue, puisque juste une semaine après l’incident survenu entre les deux hommes à l’issue d’une séance d’entraînement, les accusations fusent toujours de part et d’autre et les choses ne semblent pas s’améliorer.
D’après les médias grecs qui suivent cette affaire de très près, l’international algérien aurait formulé, hier dans la matinée, une lettre d’excuses à l’adresse du coach, tout en réaffirmant une fois de plus son étonnement de la proportion assez importante qu’a prise cette histoire dans les médias. Le baroudeur de l’EN a signifié que c’est la presse locale qui a trop amplifié l’incident et précise n’avoir jamais manqué de respect à Jiménez ni même contesté ses choix avec la virulence dont ont évoqué la plupart des médias grecs.
Djebbour est allé encore plus loin en assurant que cette histoire demeurait assez louche puisque jamais auparavant, il avait rencontré de problème aussi direct avec le coach espagnol et révèle que ce qui s’est passé dimanche dernier était tout simplement un coup prémédité, visant une nouvelle fois à ternir son image auprès des supporters et le pousser à partir.
L’attaquant des Verts soupçonne, à cet effet, un complot magistralement orchestré par la direction de son club, afin que celle-ci esquive la pression des fans (notamment par apport à la lenteur que prend sa prolongation de contrat) et lui porter du coup le chapeau entièrement. Une manière d’agir à laquelle Jiménez aurait été associé pour bien réussir le coup.
Contacté par nos soins au lendemain de l’incident, Djebbour, qui n’avait pas souhaité s’exprimer et y revenir là-dessus, nous a néanmoins dit : «Ecoutez, je ne veux pas trop revenir sur ce petit incident que j’ai eu avec le coach. Comme vous le savez, il me reste six mois de contrat. On tarde à me le renouveler. Vous êtes journaliste et, en principe, c’est à vous de comprendre.»
Il réclame près de 1 million et demi d’euros à ses dirigeants
Selon le site spécialisé -gazzetta.gr- qui a repris l’information d’un autre site sportif grec, en l’occurrence -soccerplus.gr-, Rafik Djebbour a entrepris récemment une procédure à l’encontre de ses dirigeants leur réclamant notamment de lui verser la mirobolante somme de 1.420 000 d’euros. Cet argent, qui regroupe certains bonus, primes de victoires et autres dédommagements, pas encore versé au joueur, pourrait sonner comme un nouveau bras de fer entre le joueur et ses responsables, ce qui ne sera sans conséquence pour les deux parties.
Il y a lieu de signaler que Djebbour a pris attache avec un avocat, maître George Panagopoulos, pour régler ce différend. Ce dernier a invité la direction du club à payer jusqu’au dernier sou son client ou le laisser partir sans contrepartie. Il a même menacé de recourir au tribunal pour obtenir gain de cause. De son côté, l’avocat du club, Harry Gregory, a affirmé que les réclamations du joueur sont infondées et diffamatoires. L’affaire pourrait prendre des proportions assez graves.
George Panagopoulos (avocat de Djebbour): «Rafik a été victime d’un coup prémédité par son club»
Qu’en est-il de cette nouvelle affaire qui oppose l’AEK à votre client, le joueur Rafik Djebbour ?
En fait, j’ai été contacté il y a un certain temps déjà par mon client pour régler quelques soucis avec la direction du club. Je vous informe que Djebbour n’a pas été rémunéré depuis un an et après ce qui s’est passé dimanche dernier, on a donc décidé de prendre les choses en main. Avec les primes non encore perçues et les salaires d’ici la fin de son contrat, on demande à être indemnisé par la somme de 640 000 euros.
Vous évoquez la somme de 640 000 euros, mais on croit savoir que vous avez près de 1 420 000 euros à la direction de l’AEK…
Oui, en plus des 640 000 euros, il y a aussi d’autres frais que le club doit verser au joueur. Ça concerne les modalités de son contrat.
Votre client soupçonne un coup prémédité pour le faire sortir par la petite porte. Qu’en pensez-vous ?
Oui, c’est certain que c’est un coup bien préparé. Jiménez s’en est pris personnellement qu’à Djebbour. Ce dernier a légitimement réagi, sans plus. On a assisté par le passé à des scènes beaucoup plus graves, sans que cela ne fasse autant de bruit. Je pense que cet incident était juste un bon prétexte pour la direction du club pour faire fonctionner son plan.
Vous êtes catégorique à dire que c’était un complot bien préparé ?
Bien entendu. Cette histoire est louche et demeure très étrange. Sinon comment expliquer que cet incident ait eu lieu comme ça, par hasard, le 2 janvier et non avant ? Vous savez très bien que Djebbour était libre de négocier avec n’importe quel autre club à partir de la nouvelle année. Donc, tout est clair pour nous.
Ne pensez-vous pas aussi que votre client a eu une réaction négative ce jour-là et que de ce fait, il mérite d’être blâmé ?
Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, par le passé, on a vu des incidents bien plus graves, mais sans que cela ne fasse autant de bruit. Rafik a tout à coup été la cible des médias et cela reste très énigmatique.
