Déçu mais pas du tout en colère, Rafik Djebbour nous a fait savoir, hier dans l’entretien qu’il nous a accordé, qu’il comprenait tout à fait la décision de Rabah Saâdane par rapport à sa non-convocation pour la CAN. L’attaquant des Verts estime que c’est un mal qui lui fera certainement beaucoup de bien au cours des prochaines semaines.
Vous ne faites pas partie de la liste des 23 convoqués pour la CAN, tout d’abord, votre premier sentiment ?
Avant tout, je dirai que je n’ai pas d’autre alternative que d’accepter le choix du sélectionneur national. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que je suis content de ne pas jouer la CAN. Je suis le genre de joueur compétitif qui aime les challenges, et donc rater une compétition comme celle de la coupe d’Afrique, j’aurais bien aimé la jouer. Mais bon, c’est comme ça, l’entraîneur a fait son choix et je dois l’accepter.
Ne pensez-vous pas que cette non-convocation vous fera plus de bien que de mal, puisqu’à présent, vous allez vous concentrer sur votre future destination ?
Et bien, c’est le but, je pense. Vu que je ne joue pas, le coach a jugé qu’il serait préférable qu’il ne me fasse pas appel, car à mon sens, je n’aurai peut-être pas joué la moindre rencontre durant la CAN, et donc, en ne participant pas à cette compétition, je disposerai de suffisamment de temps pour choisir ma future destination et signer lors du mercato. Même si je suis déçu, je demeure réaliste.
M. Saâdane a ses principes comme tous les entraîneurs un peu partout dans le monde : lorsqu’un joueur ne joue pas, il n’est pas convoqué, et c’est mon cas. C’est pour cette raison que je comprends parfaitement la décision du sélectionneur. En plus, après coup, je dirai que ce n’est que partie remise, je recule pour mieux sauter.
Votre objectif, à présent, c’est de trouver un club dans les plus brefs délais ?
Mon objectif principal pour l’instant, c’est de retrouver ma fraîcheur afin d’être dans de bonnes dispositions physiques pour trouver un club. Il faut savoir que désormais, je vais prendre mon temps, car j’avais une date butoir, fixée par le sélectionneur, mais vu qu’à présent, je ne suis plus concerné par la CAN, je prendrai tout mon temps pour choisir ma future destination. En tous les cas, je ne pourrai pas signer avant le 1er janvier, et donc j’ai encore du temps pour me préparer.
Mais actuellement, vous vous trouvez à Athènes ?
Tout à fait. Là, je m’entraîne avec l’AEK. Au niveau du staff, on m’a établi un programme spécifique que je vais suivre à la lettre afin de retrouver ma forme comme je viens de vous le préciser…
Vous voulez dire que vous vous entraînez avec l’équipe réserve de l’AEK ?
Non, pas du tout, c’est bel et bien avec l’équipe première de l’AEK que j’ai entamé les entraînements aujourd’hui (Ndlr : entretien réalisé hier après-midi). Mais comme je viens de vous le préciser, je suis un programme spécial.
Justement, on a évoqué votre probable retour au sein de cette équipe ?
Pour l’instant, je ne sais pas si je vais retourner ou non, puisque cela ne dépend pas de moi, mais des dirigeants du club et de l’entraîneur.
Avec ce dernier, avez-vous eu une discussion ?
Non, je n’ai eu aucune discussion avec le coach. Je vous le précise encore une fois, je travaille dur à l’entraînement pour retrouver ma forme, et d’ici début janvier, on verra bien. Une chose est certaine, je pèserai bien le pour et le contre pour ne pas me tromper sur mon futur club dans le cas où je ne resterai pas à l’AEK avec qui je suis toujours sous contrat, car mon objectif sera bien évidemment de retrouver les terrains dans les plus brefs délais afin d’être compétitif et disputer la Coupe du monde au moins de juin prochain.
Même si les gens ici comprennent votre non-convocation, tous sont unanimes que sur le plan de la forme, vous êtes le meilleur attaquant de l’EN ?
Avant tout, je tiens à remercier tous ceux qui m’ont soutenu au cours de ces derniers joueurs. Que ce soit les joueurs, à l’image de Ziani, qui a fait savoir qu’il regrettait ma non-convocation, les supporters, mes amis et mes proches qui ont fait que je ne perde pas espoir. En fait, c’est grâce à tous ces gens que j’ai retrouvé la force de me battre et de surmonter le fait que je ne sois pas présent en Angola au mois de janvier prochain.
On croit savoir que vous avez eu une discussion avec Rabah Saâdane cette semaine ?
C’est tout à fait vrai. J’ai discuté avec le sélectionneur qui m’a expliqué sa philosophie quant à ses choix. Il ne m’a pas fait savoir directement que je ne serai pas convoqué, mais il me l’a insinué. Comme pour moi, il est aussi difficile pour lui de convoquer certains et d’en écarter d’autres.
Vous savez, le métier d’entraîneur est aussi très dur, car ce n’est pas toujours évident. Mais en ce qui me concerne, je me rappelle que j’avais dit au coach que je ne pouvais venir jouer le match retour face au Sénégal à Blida, vu que j’étais saturé physiquement et M. Saâdane s’est montré très compréhensif. Donc, je comprends tout à fait que pour disputer une CAN, il faut être prêt à 100%. En fait, c’est un mal qui me fera du bien, car je suis certain que je recule pour mieux sauter. Permettez-moi juste de préciser une chose.
Oui, allez-y ?
Je tiens à préciser que ce que j’ai vécu avec l’équipe nationale, que ce soit en Egypte, au Soudan ou à notre arrivée en Algérie avec l’accueil qui nous a été réservé, est une chose qui restera gravée à jamais dans ma mémoire, que seule gagner une coupe d’Afrique ou une Coupe du monde pourra me faire ressentir des émotions plus fortes. C’est pour dire que même si je ne participerai pas à la CAN, je serai le premier supporter des Verts et je les suivrai de très près.
Qu’avez-vous à dire sur le fait qu’un joueur du cru, en la personne de Ziaya, vous remplace ?
D’abord, je tiens à vous préciser que dans notre groupe, en équipe nationale, les clivages locaux-pros n’existent pas. Maintenant, pour ce qui est de Ziaya, je dirai que c’est tout à son honneur qu’il réussisse à s’illustrer et à gagner une place dans l’effectif pour la CAN.
Cela prouve que, contrairement à ce que pensent certains, il existe de nombreux joueurs de qualité, à l’image de Ziaya ou même de Chaouchi ou Khaled Lemouchia, même si ce dernier est un émigré. Croyez-moi, ça me fait super plaisir que Ziaya me remplace et je lui lance juste un message à lui et à Lacen, en leur disant que jouer en équipe nationale, c’est vraiment quelque chose de formidable. Bon courage à eux et à toute l’équipe.
Un dernier mot peut-être ?
En fait, je voudrai conclure en disant qu’il ne faut pas oublier tous ceux qui ont participé à la campagne des éliminatoires, à l’image de Mohamed Benhamou, qui a fait 80% du parcours, mais qui ne sera pas présent à la CAN. Tous ceux aussi qui comme moi étaient présents lors de la double confrontation face à l’Egypte et qui seront écartés lors de la CAN, pour tous ces joueurs, je dis qu’il ne faudra pas les oublier. En ce qui me concerne, comptez sur moi pour donner le meilleur de moi-même et retrouver les terrains dans les plus brefs délais pour être d’attaque pour le Mondial, inch Allah.
Asma H. A.