Djebbour prêt pour le grand saut

Djebbour prêt pour le grand saut

Deux buts et une passe décisive en cinq matches, Djebbour de retour

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Rafilk Djebbour affiche une forme éblouissante au cours de ces dernières semaines.

Même les responsables de l’AEK Athènes ne s’attendaient pas à voir l’Algérien retrouver sa forme aussi vite après près de trois mois d’absence. Ainsi, en cinq rencontres disputées par l’attaquant des Verts avec son équipe de l’AEK Athènes au cours de ces dernières semaines, ce dernier a déjà inscrit deux buts et il aurait même pu en inscrire trois.

En effet, face à Iraklis, et suite à un effort personnel, Djebbour réussit à inscrire le premier but de son équipe lors de cette confrontation.

L’Algérien aurait pu être auteur d’un doublé lors de cette confrontation s’il n’avait pas raté le penalty à la 87e de jeu. Un but qui aurait d’ailleurs donné la victoire à son équipe.

Une semaine plus tard, et à l’occasion de la 19e journée du championnat grec, Djebbour ouvre le score pour son club face à Giannina d’une très jolie tête.

Il faut dire que depuis son retour, Djebbour ne se contente plus de marquer, puisque pas plus tard que la semaine dernière contre Xanthi pour le compte de la 21e journée du championnat, l’attaquant de l’EN était auteur d’une passe décisive donnant un véritable caviar à son coéquipier Leonardo qui ne se prive pas de tromper le gardien adverse.

Aujourd’hui samedi, l’AEK Athènes devra donc se passer des services de son attaquant vedette face à Panthrakikos Komotini, malade, qui a été ménagé.

Ainsi, le retour de Djebbour fera à coup sûr beaucoup de bien aux Verts qui ont beaucoup peiné lors de la CAN en attaque.

A l’annonce de la liste des 23 joueurs convoqués pour la CAN en décembre dernier, Rafik Dejbbour que nous avions interviewé, et même s’il nous avait affirmé qu’il comprenait tout à fait la décision du sélectionneur, était très déçu de ne pas pouvoir prendre part à cette compétition.

Néanmoins, le moins que l’on puisse dire, c’est que finalement cette mise à l’écart temporaire lui a rendu un grand service. En effet, il a pu se concentrer et regagner sa place de titulaire au sein de l’AEK Athènes.

En fait, Djebbour a reculé pour mieux sauter, et ses nombreux fans espèrent bien voir d’autres réalisations, et ce, dès le 3 mars prochain.

Djebbour : «Ghezzal et moi sommes un duo complémentaire»

Alors, vous êtes officiellement convoqué pour le match face à la Serbie, on peut dire que vous vous y attendiez ?

Oui, je pense que tout le monde connaît les raisons qui ont poussé le sélectionneur national à ne pas me convoquer pour la CAN. Il avait déclaré qu’il ne ferait pas appel aux joueurs qui n’étaient pas compétitifs et comme je ne jouais pas durant cette période, et bien il ne m’a pas fait appel pour jouer la Coupe d’Afrique des nations.

Finalement, vous êtes retourné à l’AEK et vous avez même regagné votre place de titulaire ?

L’AEK Athènes, c’est mon club employeur vu que je suis toujours sous contrat. Je suis revenu à Athènes avant le début de la CAN et je me suis entraîné très dur avec, à la clé, un programme spécifique qui m’a été établi pour retrouver ma forme vu que je n’avais pas joué depuis plusieurs semaines. Je me suis donc concentré sur mon travail à l’entraînement et j’ai répondu présent lorsque le coach m’a fait appel. J’ai saisi cette occasion pour à la fois aider mon équipe et montrer ce que je valais sur le terrain et c’est de cette manière que j’ai pu reprendre ma place dans le onze rentrant.

On a l’impression que vous n’avez jamais douté de vos capacités ?

Franchement, non. Il est vrai que j’ai traversé une période difficile durant laquelle je ne jouais pas et, donc, je n’étais pas au top de ma forme, mais je n’ai jamais eu de doute quant à mes capacités, je sais très bien ce que je vaux. C’est pour cette raison qu’il était impératif pour moi que je retrouve la compétition pour à la fois apporter un plus à mon équipe et espérer rejoindre à nouveau la sélection Du moment que je rejoue, le coach Rabah Saâdane a jugé utile de me faire appel. Même si je m’y attendais un peu, vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis heureux de revêtir et de défendre à nouveau les couleurs nationales. En plus, je retrouverai notre fabuleux public au stade du 5-Juillet à l’occasion de la rencontre face à la Serbie, donc, ça sera du pur bonheur.

Peut-on dire à présent que tout se passe bien pour vous, y compris avec votre coach ?

Dieu merci, oui, et je dirai même que ça se passe très bien. J’ai toujours dit que l’AEK Athènes est mon club, que j’aime beaucoup, et que j’étais prêt à aider à n’importe quel moment. Donc, hamdoullah, je n’ai aucun souci, y compris avec mon coach. Justement, je tiens à préciser que tout ce qui a été rapporté quant au fait que j’aurais critiqué mon entraîneur est purement mensonger, et c’est pour cette raison que j’ai fait un démenti sur le site officiel du club. Franchement, je ne comprends pas pourquoi on me fait dire des choses aussi graves que je n’ai pas dites si ce n’est pour me faire du mal. C’est de la méchanceté gratuite et on veut me créer des problèmes avec mon club, pour moi c’est la seule explication possible.

Est-ce à cause de ce qui a été rapporté dans la presse que vous ne faites pas partie du groupe qui jouera samedi face au Panthrakikos Komotini ?

– Non, non, pas du tout. Quand j’ai fait savoir à mes responsables que je n’ai jamais fait cette déclaration, ils m’ont tout de suite cru. Je leur ai même fait savoir qu’ils pouvaient demander la cassette de mon enregistrement et la traduire pour s’assurer que je n’ai jamais dit ça. En fait, tout ce que j’ai dit, c’est que moi, en tant que joueur, j’ai une mission à accomplir sur le terrain et l’entraîneur, de son côté, sait très bien ce qu’il fait. Maintenant, en ce qui concerne mon absence et comme je vous l’ai déjà fait savoir, je suis malade, je souffre d’une infection à la gorge. D’ailleurs, je ne me suis pas entraîné pendant trois jours. Les antibiotiques que j’ai pris m’ont beaucoup affaibli et c’est pour cette raison que je ne peux pas jouer ce match, d’autant plus qu’il s’agit d’un déplacement. Mais, je pense qu’avec du repos, je serai présent le week-end prochain.

Vous connaissant, un joueur qui aime les grands challenges, cela n’a pas dû être facile pour vous de suivre vos coéquipiers via l’écran de télévision durant la CAN ?

Bien sûr que ce fut très difficile et même pénible par moments d’être aussi loin d’un groupe dont j’étais proche quelques semaines auparavant et avec qui j’ai vécu des moments inoubliables. En plus, pour un challenger comme moi, comme vous venez de le dire, qui aime les grands défis, ce n’est pas facile de rater une grande compétition comme celle de la CAN. Mais, je me suis fait une raison en respectant à la fois la décision du sélectionneur et en me concentrant sur mon travail au sein du club afin de retrouver ma forme…

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que vous affichez une grande forme en ce moment puisque lorsque vous n’êtes pas buteur, vous donnez des passes décisives ?

Dieu merci, ça va beaucoup mieux pour moi avec déjà cinq matchs dans les jambes. Il est vrai aussi qu’à présent, au sein de l’AEK, j’ai deux rôles, celui de buteur et celui de passeur, puisque je ne me contente pas seulement d’hériter de bons ballons, mais j’essaye aussi d’aider mes coéquipiers en pointe de l’attaque afin qu’on soit encore plus dangereux et percutants. Jusque-là, ça marche et j’espère que ça continuera pour moi et pour toute l’équipe au cours des prochains matchs.

Tout le monde était unanime pour dire que vous avez beaucoup manqué aux Verts durant la CAN sur le plan offensif où l’équipe a manqué d’efficacité…

Et bien à chaque fois que je viens en équipe nationale, j’essaye toujours de donner le meilleur de moi-même pour être le plus efficace devant vu que c’est la tâche qui m’incombe. Donc, dire que j’ai manqué à l’équipe, ça ne peut que me flatter, même si j’avoue que le groupe a fait une très bonne CAN avec, à la clé, une place en demi-finales après avoir battu la grande Côte d’Ivoire…

Même Ghezzal a affirmé que vous lui avez manqué devant…

Il faut savoir que Kader est un joueur qui travaille beaucoup devant et qui pèse beaucoup sur les défenseurs, c’est vrai que lui et moi nous formons un duo très complémentaire avec des automatismes qui se sont créés au fur et à mesure des matchs. En gros, nous nous entendons très bien. En plus, je dirai que si j’avais été à sa place durant la CAN, où il avait joué seul devant lors de la majorité des matchs, j’aurais certainement eu des difficultés pour faire preuve d’efficacité. C’est pour dire que ce ne fut pas simple pour lui et il ne faut pas trop lui en vouloir sur le fait qu’il n’ait pas marqué durant la CAN.

Du moment que vous affichez une grande forme, peut-on dire que vous promettez d’autres buts, et ce, dès le match contre la Serbie le 3 mars prochain ?

Et bien, comme je vous l’ai déjà dit, quand je rentre sur le terrain, j’essaye toujours de donner le meilleur de moi-même. Je pense que jusque-là avec le reste de mes coéquipiers de l’équipe nationale, nous avons procuré beaucoup de joie à nos fans et incha Allah, ça continuera, et ce, à partir du 3 mars prochain face à la Serbie.

Retrouver nos supporters et le stade du 5-Juillet, cela me fait super plaisir. Je sais que tout le monde compte sur l’équipe et moi à la pointe de l’attaque pour marquer des buts.

Je ferai tout pour être à la hauteur. Pour moi, il est clair que peu importe qui marque, mais il est certain que si une occasion me sera offerte, je ferai en sorte de secouer les filets. Après tout, c’est la tâche qui m’ait demandée sur le terrain. Donc, je dis à nos supporters, rendez-vous à Alger début mars prochain.

Saâdane : «Quand il est en forme, c’est incontestablement notre meilleur attaquant»

Rabah Saâdane n’a, certes, pas fait appel à Rafik Djebbour pour la Coupe d’Afrique des nations, mais il n’a jamais cessé de dire du bien de l’attaquant de l’AEK Athènes. Pour le sélectionneur national, la seule raison de sa mise à l’écart temporaire est qu’il ne jouait pas au sein de son club.

D’ailleurs, à Luanda, Rabah Saâdane a tenu à nous confier en aparté à plusieurs reprises : «Pour moi, y a pas photo.

Lorsque Djebbour est en forme, c’est incontestablement notre meilleur attaquant. Je pense que cela fait très longtemps que l’équipe nationale n’a pas eu un aussi bon avant-centre qui pèse sur les défenses et qui fait preuve d’un grand opportunisme face aux buts.

Il peut aussi servir de bons ballons comme la passe décisive qu’il a donnée en Zambie. Sa grande force c’est aussi le jeu en profondeur puisqu’il joue très bien dos au ballon.»

C’est pour dire que le retour en force de Rafik Djebbour fera non seulement du bien au groupe, mais aussi au staff technique national qui disposera pour la Serbie de deux attaquants pour contrer affichant une grande forme physique.

Asma H. A.