Djebbour : «Plus qu’une finale, Maroc-Algérie sera le choc des titans»

Djebbour : «Plus qu’une finale, Maroc-Algérie sera  le choc des titans»

Rafik Djebbour a donné l’exemple en rejoignant l’Equipe nationale le premier jour du stage avec cette fois-ci, un titre de champion de Grèce dans ses bagages. Dès qu’il a mis les pieds à La Manga Club, le buteur de l’Olympiakos est totalement concentré sur le match de Marrakech. Cela ne l’a pas empêché de nous permettre d’aborder avec lui des sujets aussi sensibles que son avenir footballistique, les changements opérés dans le groupe des Verts qui affrontera le Maroc et beaucoup d’autres choses qu’on vous laisse le soin de découvrir dans cet entretien passionnant.

Vos premières impressions après votre arrivée à La Manga Club ?

Comme à chaque fois que je rejoins les Verts, c’est avec un profond plaisir que je suis de nouveau au milieu de mes coéquipiers de la sélection qui constitue ma seconde famille. Déjà, j’ai rencontré Bougherra et Bouzid qui m’ont beaucoup manqué. Là, nous allons entamer le travail progressivement pour préparer notre prochain match contre le Maroc, en attendant que les autres joueurs nous rejoignent dans les prochains jours.

Vous êtes le troisième joueur à arriver au stage. Cela traduit-il votre volonté de bien vous préparer pour le match de Marrakech ?

C’est clair ! Cela dit, il faut souligner que mes autres coéquipiers auraient aimé eux aussi être déjà au stage, n’étaient leurs engagements avec leurs clubs respectifs pour lesquels la saison n’est pas encore terminée. Je suis certain que chacun d’eux a hâte de venir à La Manga Club pour se préparer au match important qui nous attend.

Le championnat grec s’est terminé le 27 avril et vous vous êtes contenté que de matchs sans enjeu. Cela ne risque-t-il pas de vous démobiliser ?

Pas du tout. Si à 27 ans, je suis démobilisé pour jouer au football, il ne me reste qu’à arrêter. Au contraire, je pense que ces matchs que j’ai joués après la fin du championnat vont me faire du bien, puisque j’ai des minutes supplémentaires dans les jambes avant la rencontre du Maroc. Je me sens donc dans une bonne condition physique, même si je dois avouer souffrir d’une légère blessure, mais sans gravité.

C’est quel genre de blessure ?

C’est un coup que j’ai pris à la cheville lors de notre dernier match amical. Je suis en train de soigner cette blessure avec l’apport du staff médical de l’Equipe nationale. C’est juste un hématome qui va guérir bientôt. Inch’Allah, je serai rétabli pour le match face au Maroc sans aucun problème. Je pourrai participer aux entraînements le plus normalement du monde d’ici quelques jours.

Pensez-vous que le fait d’avoir 15 jours pour préparer le match de Marrakech constitue un avantage pour vous ?

Il est sûr que nous avons le temps nécessaire pour effectuer une préparation adéquate, à même de permettre de travailler les automatismes et la cohésion au sein de l’équipe. Cela dit, le staff technique aurait certainement aimé disposer de la totalité de l’effectif dès le premier jour du stage, mais cela n’a pu se faire à cause d’un paramètre sur lequel il ne peut rien, à savoir les obligations contractuelles des joueurs envers leurs clubs.

Un mot sur le centre sportif La Manga Club où vous êtes en train de vous préparer ?

C’est un centre excellent à tous points de vue. Il offre toutes les commodités pour effectuer une préparation sérieuse pour un match aussi important que celui face au Maroc.

Vous qui êtes champion de Grèce, Bougherra champion d’Ecosse, Yebda qui se qualifie à la Ligue des champions, Boudebouz qui est tout près de l’Europa League. Tous ces résultats peuvent-ils décupler votre motivation avant le match Maroc – Algérie ?

Ces résultats peuvent, en effet, être intéressants sur le plan individuel et très valorisants pour le footballeur algérien, mais on n’a vraiment besoin de ça pour être motivés. Une fois qu’on enfile le maillot de l’Equipe nationale, on est déjà hyper-motivés.

Au match aller, on vous a vu combattre seul les défenseurs marocains. Avec le retour de Kadir et Ziani notamment, espérez-vous être alimenté en bons ballons pour les mettre dedans ?

Ce n’est pas à moi de décider. Et puis, ça dépendra aussi du schéma tactique que le coach mettra en place. Pour moi, il n’y a pas de noms, il ne faut rabaisser personne. Je crois qu’il y a une mentalité de gagneurs qu’il faut avoir tous ensemble pour essayer d’être dangereux devant, car il faut être dangereux pour marquer des buts. Mais c’est vrai aussi que ça fait plaisir d’apprendre que des coéquipiers reviennent de blessure, je suis passé par là et je sais que ce n’est pas facile d’être éloigné des terrains.

Matmour n’a plus rejoué en sélection depuis le Mondial…

Je n’ai pas trop suivi son actualité en Allemagne, mais sincèrement ça me fait plaisir de revoir Karim en sélection, après une si longue absence. Il nous a tous manqué et je suis sûr que l’Equipe nationale lui a beaucoup manqué aussi. Les autres blessés nous ont manqué aussi, comme Kadir et Guedioura.

A 27 ans et après de belles années dans le championnat grec, ne pensez-vous pas qu’il est temps pour vous de découvrir d’autres sensations dans un autre championnat ?

Aujourd’hui à 27 ans, j’ai un sentiment partagé au fond de moi-même. D’une part, il y a la Ligue des champions qui m’attend la saison prochaine et au niveau personnel, ça a toujours été un objectif car même si j’ai pratiquement tout gagné en Grèce, il me restait une participation à cette compétition qui fait rêver tous les joueurs. La Ligue des champions, c’est mon dernier réel gros objectif en fait. D’autre part, il y a aussi la tentation de découvrir d’autres choses dans un autre championnat. J’ai tout mon temps avant de décider et ma concentration à l’heure actuelle, c’est l’Equipe nationale et le match du Maroc qu’il faut préparer avec le maximum de concentration et qui sera déterminant pour notre qualification.

Le coach Benchikha parle carrément d’une finale ?

Le coach a choisi ce mot, mais je préfère l’expression «choc des titans»; même s’il ne s’agira que du premier match retour de la phase des poules, car l’Algérie et le Maroc sont les grands favoris pour terminer en tête du groupe et se qualifier ainsi pour la CAN-2012. Cela sans diminuer de la valeur de la Tanzanie et de la République centrafricaine qui, du moment qu’elles partagent la première place avec le Maroc et nous, ont leurs chances de passer.

Le coach a parlé d’une finale parce qu’il compte jouer pour gagner, pas pour faire match nul…

Bien sûr qu’il faut aller au Maroc avec un esprit de gagneurs, car c’est cet esprit qui nous a permis de réaliser de bons résultats ces dernières années et c’est grâce à cet esprit qu’on a réussi à battre le Maroc à l’aller.

Les locaux arriveront cet après-midi

Les 5 joueurs locaux concernés par le stage de la sélection nationale, Mohamed Amine Zemmamouche, Azzedine Doukha, Khaled Lemmouchia, Lazhar Hadj Aïssa et Soudani, arriveront cet après-midi au centre La Manga Sport. Après avoir participé avec leurs clubs respectifs aux rencontres de Ligue 1 disputées hier, ils prendront le vol Alger-Alicante de la compagnie Spanair et arriveront aux environs de 15h30 à l’aéroport d’Alicante, d’où ils seront acheminés par route vers le centre La Manga Sport.

L’ENTV assure une large couverture

La télévision algérienne réserve une couverture sérieuse du stage de la sélection nationale. En effet, un envoyé spécial, Bilal Binari, se trouve sur le lieu du stage et effectue des interventions quotidiennes sur les chaînes de télévision nationale. Hier, il est intervenu en direct au cours de l’émission sportive de l’après-midi, puis dans les journaux télévisés de 17h00, 19h00 et 20h00.