« Nous savons très bien ce qui nous attend. Les Anglais ont besoin de la victoire. »
Titularisé comme prévu hier face à la Slovénie, Rafik Djebbour revient dans cette interview sur la défaite concédée par les Verts lors de leur premier match en Coupe du monde.
Pour le pensionnaire de l’AEK Athènes, l’expulsion de son coéquipier Ghezzal est la principale cause de cet échec, puisque selon lui, les choses auraient été différentes à onze contre onze. Concernant le prochain match, le joueur formé à l’AJ Auxerre estime que la mission s’annonce très difficile, mais rien n’est impossible.
Premier match, première défaite ; quelles sont vos impressions ?
Comme vous l’avez constaté, nous avons bien joué. Sans complexe quoi ! Nous avons même dominé quelque peu les débats. Nous nous sommes créé des occasions, malheureusement cela n’a pas suffi. Tout se passait bien jusqu’à l’expulsion de Ghezzal. Je pense que le carton rouge écopé par Abdelkader est la principale raison de cette défaite. Il a déstabilisé le groupe et perturbé les joueurs. Nous avons d’ailleurs encaissé un but juste après. A dix contre onze, ce ne fut pas facile de remettre les pendules à l’heure.
Ne pensez-vous pas que vous avez raté un nul pour ne pas dire une victoire face à un adversaire loin d’être du poids des Anglais ou même des USA ?
Pour être franc et logique avec vous, après l’expulsion de Ghezzal, nous n’avions pas eu d’autre choix que celui de se contenter du match nul. C’est d’ailleurs ce que mes coéquipiers ont tenté de réaliser. Le but encaissé juste après l’expulsion a beaucoup déstabilisé le groupe. Il nous a empêchés de revenir en force.
Donc vous pensez que c’est difficile de tenir à dix, c’est ça ?
Oui, notre mission est devenue plus difficile. Le match allait se terminer, et c’était attendu que l’adversaire revienne en arrière pour éviter d’encaisser un but et maintenir par la même occasion son avance. D’ailleurs, c’est ce qui s’est passé.
Vous avez l’air très déçu…
Bien sûr que je le suis. Comment voulez-vous que je ne le sois pas, alors que la Slovénie était à notre portée. Malheureusement, comme je viens de vous le dire, l’expulsion a chamboulé nos plans. L’adversaire n’était pas imprenable, et c’est ce qui nous a laissé des regrets. Maintenant, il faut s’en remettre au plus vite afin de tenter de se racheter.
Mais les matchs qui viennent s’annoncent très difficiles. D’ailleurs, comment appréhendez-vous la rencontre face aux Anglais ?
Je ne vais rien vous cacher. Cette rencontre s’annonce très difficile à négocier, vu le poids de notre client. L’Angleterre est l’un des favoris pour remporter ce tournoi. Seulement, cela n’a pas trop d’importance, vu que nous allons jouer sans calcul. Nous allons donner le meilleur de nous-mêmes pour ne pas avoir des regrets. Que ce soit face aux Anglais ou les Américains, nous jouerons pour un résultat positif. Ce n’est pas le moment de perdre espoir ou de baisser les bras. Nos chances ? Nous allons les défendre jusqu’au dernier souffle.
Un résultat positif, doit-on comprendre que vous allez jouer pour gagner ?
Oui, nous jouerons pour gagner. Et nos adversaires joueront aussi pour gagner. Nos prochains matchs seront comme des matchs de coupe. Nous allons jouer le tout pour le tout.
Mais vous allez avoir affaire à un adversaire qui a concédé lui aussi un semi-échec lors de la première journée. Ne pensez-vous pas que votre tâche sera plus compliquée ?
Nous savons très bien ce qui nous attend. Les Anglais ont besoin de la victoire. Ils joueront donc pour gagner, mais sachez que ce sera aussi le cas pour nous.
Malgré la difficulté de votre mission, vous semblez être optimiste…
Je ne peux pas nier que notre tâche s’est compliquée, mais nous n’avons pas perdu espoir. Tout est possible dans un match de foot. Baisser les bras sera une grande erreur, alors que nous devrons défendre nos chances jusqu’à la dernière minute. Moi, je suis en tout cas optimiste.
La pelouse ne vous a-t-elle pas pénalisé ?
Franchement, non.
Titularisé, vous n’avez été remplacé qu’à une demi-heure de la fin. Comment jugez-vous votre rendement ?
J’ai fait ce que le coach m’a demandé de faire. Jouer en pointe et presser les défenseurs adverses. Je pense que j’ai fait se qu’il fallait. J’ai accompli ma mission. L’entraîneur m’a remplacé par la suite et c’était logique, puisqu’il a voulu donner un nouveau souffle à la ligne offensive.
Un dernier mot pour les supporters algériens sans doute déçus par cette défaite ?
Nous savons très bien ce qu’ils attendent de nous. Je leur promets de nous racheter. Qu’ils nous fassent confiance, nous allons faire de notre mieux pour honorer le foot algérien.
Déception des supporters de Londres
La centaine de supporters algériens venus assister au match au «Sports café», établissement situé dans le cœur de Londres, étaient évidemment déçus. Comme Nacim, 24 ans, venu de France chercher un emploi dans les finances. «C’était le match à ne pas perdre, regrettait-il. Maintenant, on n’a plus le droit à l’erreur.» L’ambiance a été cependant excellente durant toute la rencontre dans ce pub où sont disposés près d’une cinquantaine d’écrans géants. Vendredi, contre l’Angleterre, la température devrait encore monter de quelques dégrés dans les rues de Londres.
Saâdane s’effondre après le rouge de Ghezzal
En voyant l’arbitre de la rencontre brandir le carton rouge à la figure de l’attaquant Abdelkader Ghezzal, Rabah Saâdane s’est effondré sur le banc des remplaçants. Madjid Bougherra est allé le voir et lui dira en arabe : «Cheikh, matkhafch.»
Les supporters soutiennent les joueurs après le but slovène
Après le but encaissé par le malheureux Chaouchi, les supporters algériens ont entonné le célèbre refrain «One, two, three, viva l’Algérie», pour pousser leurs favoris à se surpasser.
Les envoyés d’Al Jazeera à Polokwane échappent à un drame
Les supporters algériens devaient suivre la première sortie de leur équipe en Coupe du monde sur la chaîne Al Jazeera Sports qui a prévu un programme spécial avec un plateau dirigé par Lakhdar Berriche au stade de Polokwane. Malheureusement, la chaîne qatarie s’est contentée de ses deux commentateurs, Hafid Derradji et Issam Chouali, à cause d’un incident dont a été victime l’avion qui transportait les envoyés spéciaux de ladite chaîne. En effet, l’avion n’a pu atterrir à l’aéroport de Polokwane à cause d’un problème d’un train d’atterrissage. Ce qui a contraint le pilote à retourner à l’aéroport de Johannesburg où il a atterri, après l’intervention de spécialistes. Une décision qui a évité le pire aux voyageurs dont les journalistes et consultants
d’Al Jazeera Sports.
Anthar Yahia retrouve Didic
La rencontre entre l’Algérie et la Slovénie était l’occasion pour Anthar Yahia et Zlatko Didic, les deux joueurs de Bochum, de se retrouver sur le terrain en tant qu’adversaires. On a même assisté à un match dans le match entre le défenseur algérien et l’attaquant slovène. Les deux joueurs se sont bien évidemment salués avant le début de la rencontre.
Djebbour applaudi, Ghezzal encouragé
Rafik Djebbour a réalisé une bonne première mi-temps, avant de céder sa place en seconde période à Ghezzal. L’attaquant de l’AEK Athènes est sorti sous les applaudissements du public, alors que Ghezzal est entré lui aussi sous les encouragements des supporters.
Un supporter algérien monte sur un projecteur
Même s’il y avait plusieurs places dans les tribunes, un supporter algérien n’a pas trouvé mieux que de s’asseoir au sommet d’un projecteur, drapeau à la main, pour suivre le match. Il a fallu l’intervention des forces de sécurité pour le faire descendre.