Dans cet entretien accordé au journal Time of Sport, Rafik Djebbour dément formellement s’être accroché avec son coach et précise que jamais la direction de l’AEK ne l’a contacté pour entamer les négociations de son prolongement de contrat.
Qu’est-ce qui s’est réellement passé avec votre entraineur à l’issue de la séance d’entraînement de dimanche dernier et est-ce vrai que vous lui avez demandé de vous affronter en face à face ?
Tout ça, c’est des mensonges. Je n’ai jamais manqué de respect au coach et jamais je ne lui ai dit ça. On a discuté lui et moi durant près d’une heure et demie dans son bureau après ladite séance et tout s’est bien passé. C’est tout.
Parlons de votre renouvellement de contrat qui a tardé à se concrétiser, malgré l’accord qu’il y a eu avec la direction en septembre dernier…

Ecoutez, je n’ai jamais dit que j’avais trouvé un accord avec la direction pour signer un nouveau contrat. En septembre dernier, je leur ai juste dit que je voulais rester au club, sans plus. Les dirigeants ont dès lors affirmé qu’ils allaient tout faire pour me garder, mais pour tout vous dire, je n’ai rien vu de leur part. Ce n’était en vérité que des promesses. Je précise que je n’ai jamais été invité par quiconque à signer ce nouveau contrat.
Mais on dit que vous ne vous êtes pas entendus sur le volet financier ?
Non, ce n’est pas du tout vrai.
Il était prévu que vous rencontriez le président, le 31 décembre dernier, mais vous n’avez pas été au rendez-vous, pourquoi ?
Je le redis une fois de plus. Je n’ai pas du tout été invité par quiconque à négocier mon renouvellement de contrat. Mon agent et moi étions là, et si le président voulait vraiment me rencontrer il aurait dû alors me contacter pour m’en aviser.
D’après ce qu’on a entendu, il paraît que vous avez demandé un salaire supérieur à celui de votre coéquipier Scocco, qui a renouvelé son contrat récemment…
Et puis quoi encore ! Je ne discute jamais de mon contrat en le comparant à celui de mon coéquipier. C’est absurde qu’on dise ça.
Beaucoup ont dit que vous souhaitiez rejoindre le Panathinaikos, prenant en compte votre présence au stade olympique lors de la rencontre de Ligue des champions, entre le Pana et le FC Barcelone. Qu’en est-il au juste ?
Ça n’a rien à voir avec le Panathinaikos. Il faut que vous sachiez que je suis un fan du Barça et ce depuis que je suis petit. J’ai profité de sa présence à Athènes, pour me rendre au stade et suivre de près mon équipe préférée.
Quel sens donner à votre poignée de mains avec le joueur de l’Olympiakos, Marinakis, en marge du match de charité qui a opposé l’équipe des amis de Zidane à celle de Ronaldo ?
Je suis allé voir ce match pour la bonne cause. Aussi, il y avait mon coéquipier en sélection, Anthar Yahia, qui avait pris part au match et donc je suis parti le voir et lui rendre visite. Ma poignée de mains avec Marinakis ne signifiait rien de particulier. Que ce soit clair, je n’ai jamais négocié avec un autre club. J’ai toujours donné la priorité à l’AEK.
Jiménez : «Je n’accepterai pas les excuses de Djebbour»
Comme prévu, l’entraîneur Manolo Jimenez a tenu une conférence de presse, hier matin, à la salle des conférences du centre sportif du club où il a répondu aux nombreuses questions des journalistes venus en force. Le sujet culminant des gens de la presse concernait bien entendu le fameux incident survenu à l’issue de la séance d’entraînement de dimanche dernier entre lui et son joueur, Rafik Djebbour.
Même si le coach espagnol n’a pas trop eu envie de revenir en détail sur cet accrochage, n’empêche qu’il ne s’est pas privé de réaffirmer son refus absolu de revoir l’international algérien dans son équipe au cours des jours à venir. L’ancien entraîneur du FC Séville s’est dit très déçu par son comportement qui, précisera-t-il, ne fera que nuire davantage à son image. Jiménez reconnaît que le joueur a tenté de lui présenter des excuses, mais affirme qu’il n’est pas prêt à les accepter : «Ce qu’a fait Djebbour demeure inadmissible et ne l’honore pas en tant que joueur international. C’est un bon joueur, je le reconnais, mais ça ne suffit pas. Il a tenté de me présenter ses excuses, mais qu’il sache que je ne compte pas les accepter. J’ai de la chance d’avoir un président qui sait dialoguer. On en a parlé lui et moi et on a convenu de se séparer du joueur».
«Pour moi, il ne fait plus partie de l’équipe»
Voulant savoir si le club envisageait à présent d’intensifier les négociations avec Blanco afin qu’il prolonge son contrat avec le club, surtout si le départ de Djebbour venait à se confirmer, le coach dira : «Blanco est un excellent attaquant. Je compte beaucoup sur lui et bien évidemment j’aimerais qu’il reste avec nous pour la saison prochaine. Pour moi, Djebbour ne fait plus partie de l’équipe. Donc, on se doit de chercher de nouveaux attaquants et changer nos plans».
«Même si c’était Maradona, je l’aurai renvoyé»
Et Jiménez de poursuivre : «Djebbour est allé beaucoup trop loin et a manqué de respect au groupe par son comportement. Je suis le maître dans cette équipe et même si c’était Maradona par exemple qui a fauté, je l’aurai renvoyé. Je ne badine pas avec la discipline et quelle que soit la valeur du joueur, je resterai toujours intransigeant. La direction m’a soutenu et elle est à remercier».
«J’ai dû rompre le débat pour éviter que ça dégénère»
Jiménez a signifié à ses joueurs que la riposte de Djebbour à son égard était tellement sèche qu’il a préféré rompre le débat pour éviter que les choses prennent une proportion plus grave : «Je ne vous cache pas que je me suis retenu lors de l’incident pour éviter que les choses dérapent et aillent plus loin. J’ai préféré donc rompre le débat avec le joueur et ne pas lui répondre. Comme je vous l’ai dit, en matière de discipline, je suis sans pitié, je sais néanmoins contrôler mes nerfs. Je dois dire que n’ai jamais vécu ce genre d’incident dans ma carrière».
«Il n’en est pas à sa première»
«A partir de maintenant, il n’y aura plus de Djebbour dans l’équipe. Ce n’est pas la première fois qu’il est coupable de tels incidents. C’est un récidiviste et il doit savoir qu’avec moi, ça ne prend pas. Un joueur professionnel doit apprendre à gérer ses nerfs et à être sociable avec tout le monde. Tant pis pour lui !», a déclaré Manolo Jiménez à ses joueurs en tout début de la séance d’entraînement d’hier.