Djamila Houd,fille de harki, l’autre visage sur le mur des hommages du Monde

Djamila Houd,fille de harki, l’autre visage sur le mur des hommages du Monde

Après Khireddine Sahbi et Djalal Sebaa, le Monde a consacré un portrait a Djamila Houd, fille de harki et amoureuse de la ville d’Alger.

Morte lors de la tuerie du 13 novembre dernier, elle fut l’une des victimes de la rue de Charonne, sur la terrasse de « La Belle Équipe », alors qu’elle assistait à un anniversaire.

« C’était une très belle femme, une femme d’honneur et de fierté, cultivée et dotée d’un discernement, d’une grande finesse d’analyse et incomparablement douée pour le lien humain, décrit son âme sœur, Laurence. Et puis, tout était si drôle avec elle. Un esprit si caustique… »Abdou, un ami, évoque avec tendresse son ambivalence, « une douceur extraordinaire alliée à des convictions bien arrêtées ! » « Djam », c’était aussi un cordon-bleu et un fin gourmet, une générosité sans fond et une mélomane dont la voix envoûtante explorait un vaste répertoire, de Massimo Ranieri à Stevie Wonder.

Djamila travaillait chez la créatrice de mode Isabel Marant, où son altruisme et son charisme contribuaient à « faire vivre la maison », témoigne sa collègue, et amie Raffaella, qui faisait partie de celles, nombreuses, qui venaient se confier à elle, appréciant sa perspicacité et son franc-parler. « Elle avait ce don de vous mettre spontanément à l’aise et trouvait toujours les mots justes ou la solution adéquate. Rien n’était superficiel avec elle. » Ce sémaphore irradiait ceux qu’elle croisait.« Elle avait un charme désarmant. Elle gagnait toujours. »