Djamila Boupacha, Zohra Drif, Baya Hocine : 3 héroïnes algériennes de la Révolution

Djamila Boupacha, Zohra Drif, Baya Hocine : 3 héroïnes algériennes de la Révolution

Force, endurance et courage, telles sont les qualités qui désignent les femmes algériennes de l’époque coloniale. Qu’elles aient été maquisardes, poseuses de bombes ou moussebilates (femmes au foyer), l’histoire garde une trace indélébile de leur bravoure.

Djamila Boupacha, Zohra Drif et Baya Hocine sont 3 militantes héroïques de l’histoire d’Algérie méconnues du grand public. Leur courage à l’époque leur a valu la haine de l’armée française, qui les a persécutées hardiment, sans jamais ébranler leur témérité.

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Djamila Boupacha, symbole de la résilience féminine algérienne

Djamila, de son nom de guerre Khelida, est une ancienne militante et activiste du FLN, engagée à un jeune âge dans le combat indépendantiste de l’Algérie. Née à Bologhine en 1938, elle milite d’abord auprès de l’Union Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA) présidée par Ferhat Abbas en 1953.

Djamila finit par rejoindre les rangs du FLN en 1955, à à peine 17 ans. Espiègle et dégourdie, on lui confie la mission délicate de poser des bombes artisanales. Elle est arrêtée le 10 février 1960 pour tentative de terrorisme, après que l’armée française ait été informée d’une bombe posée à la Brasserie des Facultés à Alger.

S’ensuit alors un véritable calvaire pour Djamila, elle est transférée à la prison Barberousse où elle passera plusieurs mois de torture et de sévices. Gisèle Halimi, une avocate militante franco-tunisienne, décide de prendre sa défense et vient lui rendre visite dans sa geôle en mai 1960.

Cette dernière apprend, au cours de la discussion, que Djamila est séquestrée, violée et torturée de moult façons. Elle est battue, électrocutée, et même immergée de force dans une baignoire pour obtenir des aveux. Outrée, Halimi médiatise l’affaire et poursuit le général Charles Ailleret, alors en charge de la detenue.

Djamila Boupacha est transférée dans une prison de Caen, en France, d’où elle prépare son jugement avec Gisèle. Elle reussit à obtenir la libération de Djamila en 1962, en faisant jouer les accords d’Evian, signés quelque peu auparavant. Boupacha est relâchée le 21 avril 1962 et reconduite dans son pays.

En 2022, le président Tebboune lui offre une place au sénat. Cette dernière finie par décliner, voulant rester une simple « citoyenne » selon ses dires.

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Zohra Drif et Baya Hocine, deux figures emblématiques du militantisme algérien féminin

Faisant partie du même corps d’armée « les poseuses de bombes », Zohra Drif et Baya Hocine ont aussi leur lot de mérite. Zohra est l’épouse de Rabah Bitat, un des chefs du FLN et s’implique très tôt dans les activités du parti. Le 30 septembre 1957, elle dépose une bombe au Milk Bar d’Alger, qui explose et fait 3 morts et plusieurs blessés.

Zohra Drif

Zohra Drif, tout à fait à gauche, aux côtés de Djamila Bouhired et Hassiba Benbouali

De son côté, Baya est une activiste du FLN enrôlée très jeune dans le militantisme. À seulement 17 ans, elle rejoint Yacef Saadi et Ali La Pointe et devient poseuse de bombes. La bombe que Baya pose le 10 février 1957 fait 9 morts, mais aussi, des dizaines de blessés coté pied-noir.

Elles sont toutes deux arrêtées par l’armée française et condamnées à mort pour terrorisme, puis libérées en 1962 à l’indépendance.

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