En lançant sa collection pour écoliers et enfants d’Algérie en 1998, l’ambition de Khalfa Mameri auteur, historien et biographe attitré de l’architecte du Congrès de la Soummam, était de faire aimer la lecture et faire connaître les grandes figures nationales sans aucune discrimination entre hommes et femmes.
En lançant sa collection pour écoliers et enfants d’Algérie en 1998, l’ambition de Khalfa Mameri auteur, historien et biographe attitré de l’architecte du Congrès de la Soummam, était de faire aimer la lecture et faire connaître les grandes figures nationales sans aucune discrimination entre hommes et femmes.
Cet engagement a été respecté à la lettre puisque six petits livrets consacrés au Colonel Lotfi, Larbi Ben M’Hidi, Abane Ramdane, Houari Boumediene, Mohamed Boudiaf et Ferhat Abbes ont été édités par les éditions Thala. Dans le sillage de son combat pour la mémoire, il vient de publier un nouvel ouvrage, qui met à l’honneur une des héroïnes de la Révolution de Novembre. Sous l’intitulé Djamila Boupacha, L’inoubliable héroïne de la Guerre d’Algérie, le livre retrace l’itinéraire d’une «belle et rebelle femme» rendue éternelle par le portrait, daté du 8 décembre 1961, qu’a fait d’elle Pablo Picasso.
Dans le premier chapitre du livre, l’auteur explique à ses jeunes lecteurs qu’il était, très difficile pour lui de contacter cette femme, devenue, au moment de sa lutte pour la libération de l’Algérie le symbole de la défense des valeurs universelles. Ce statut, elle l’avait acquise, de par la justesse de son combat contre le colonialisme, elle s’était vue défendre par des noms aussi célèbres que ceux de Simone de Beauvoir, Jean Paul Sartre, Gisèle Halimi, des écrivains prix Nobel de la littérature et hommes de culture mondialement connus. Khalfa Mameri, dans un style très simple, mais pédagogique dit espérer faire connaître et aimer Djamila Boupacha et ceux qui l’ont immortalisé.
Dans le second chapitre, il donne un aperçu sur la famille Boupacha , qu’il qualifie «d’une famille idéale». Pourquoi idéale ? D’abord en raison de sa taille peu nombreuse, et ensuite par l’air de liberté et modernité qui régnait au sein de la famille, et enfin à cause de l’aisance de vie dont elle a pu bénéficier. L’auteur donne moult détails sur la famille. L’on devine aisément que Djamila s’était livré à lui à cœur ouvert. C’est un véritable voyage dans le temps, où cette héroïne raconte ses souvenirs les plus lointains. L’accent sera mis sur sa scolarité entamée en pleine guerre mondiale et écourtée par une autre guerre, celle de Novembre 1954, et son engagement politique. A 15 ans, elle adhère à l’union des femmes de l’UDMA où elle rencontre la chanteuse Seloua.
L’auteur, juge bon de rappeler aux jeunes lecteurs la signification de ce parti créé par Ferhat Abbes en mai 1946. A l’éclatement de la guerre, Djamila, encore adolescente saisit l’importance de cette révolution déclenchée pour faire face au joug colonial. L’auteur en écoutant le récit de l’engagement de cette femme au destin singulier ne s’en cache pas. Il raconte qu’en écoutant Djamila revisiter son passé glorieux, il se sentait hypnotisé par ce qu’elle a fait « naturellement pour son pays ». il demande alors à ses lecteurs de le suivre pour découvrir les actes de bravoure de cette moudjahida, qui au lendemain de l’indépendance a préféré la discrétion, aux feux de la rampe.
Aussi le cinquième chapitre, évoque le chemin de cette aide soignante engagée, vers le sacrifice suprême. Hormis soigner les blessés, et procurer des médicaments, et le renseignement, une des missions qui lui sera confié est de porter un coup au cœur même du système colonial. L’auteur, évoque brièvement la bataille d’Alger, ses martyrs, et ceux qui ont donné du fil à retordre à l’armée française. Les écoliers, pourront à travers le chapitre 6, découvrir comment était structurée Alger lors de la période coloniale. Une ville ou étaient concentrés tous les symboles de la puissance coloniale.
Et donc poser des bombes dans ces quartiers, c’est frapper l’ennemi fort et durement. Djamila Boupacha, faisait partie des poseuses de bombes, ou comme la presse coloniale les appelaient les «bombistes».
Le chapitre VII, revient sur son arrestation, elle son père et des membres de sa famille. Dans le chapitre suivant, Khalfa Mameri, revient sur un sujet, qui fait honte à la France coloniale, en l’occurrence la torture. On suppose que c’est pour la première fois, que Djamila donne autant de détails sur les sévices et les souffrances qu’elle avait enduré sous les mains des parachutistes. Le lecteur peut aussi, découvrir une autre atrocité, celle commise par la machine judiciaire coloniale.
Pour le neuvième chapitre, l’auteur choisit comme titre, le «procès inachevé». En écoutant son récit, Khalfa Mameri, voit dans le regard de Djamila, une foule de questions, est la plus insistante est celle qui interroge sur le prix de la liberté… Le livre est vraiment à lire, car on apprend beaucoup de choses sur cette femme qui a tout donné pour une Algérie libre. On ne peut vouer que respect et admiration à cette femme au destin singulier