Djamel Zenati a affirmé hier: “La transition est déjà en marche”

Djamel Zenati a affirmé hier: “La transition est déjà en marche”

Comme la majorité des acteurs politiques algériens, Djamel Zenati a formulé ses propositions pour aller vers une “transition” démocratique dans le pays.

Lors de son passage au Forum de Liberté, l’ancien détenu d’Avril 1980 a esquissé sa vision de sortie de crise. Pour lui, “le passage d’un régime à un autre” ne peut se faire “entre jour et nuit”. Cela prendra donc du temps, a prévenu Djamel Zenati qui estime que “la transition n’est pas un choix politique, mais une nécessité” qui s’impose dans une période de crise. Car, “après le 27 avril, le chef de l’État ne sera plus en poste. Il y aura donc vacance du poste de président de la République”, a-t-il rappelé. Pour cela, il “faut donc mettre en place des instruments de transition”. Pour l’orateur, cela commence par “la démission du gouvernement, la dissolution du FLN — parce que le sigle nous appartient à tous — et la dissolution des assemblées”, a indiqué Djamel Zenati.

Pour suppléer ces vacances, Djamel Zenati propose la désignation d’une instance présidentielle composée de personnalités qui auront la tâche de présider l’État et un gouvernement de compétences nationales pour garantir la continuité de l’État. “Nous faisons la différence entre le système et l’État. Il faut absolument garantir la pérennité de l’État”, a insisté l’ancien député qui rappelle encore qu’une “transition prend du temps”.

Sur le plan pratique, Djamel Zenati estime que “la transition est déjà en marche”. Il donnera comme exemple la réappropriation de la rue par les citoyens “qui ont abrogé, de fait, le décret interdisant les marches à Alger”. Puis, le militant remarquera “le changement d’attitude” de certains policiers et fonctionnaires après le début des manifestations. Ce sont pour lui les signes d’une nouvelle ère qui commence pour le pays. “Le peuple est dans une œuvre d’autodétermination”, s’est-il enthousiasmé.

En revanche, Djamel Zenati affiche clairement son opposition à la vengeance. “Je suis opposé à toute démarche allant dans le sens du règlement de compte. Seulement, le devoir de rendre des comptes n’est pas le règlement de compte. Je suis également opposé à un retour destructeur au passé. Et là aussi, il dépend des décideurs de faire le choix de la sagesse pour éviter que ne surgissent les rancœurs du passé”, a-t-il indiqué. Cela n’empêche pas, selon Zenati, de réclamer la “restitution des biens mal acquis” par des proches du régime.

Pour gérer la transition, le militant politique refuse de donner des noms. Il plaide pour des hommes et des femmes crédibles, et déplore “les calculs” de certains acteurs politiques qui activent actuellement sur la scène politique. “Les grandes manœuvres ont déjà commencé”, a-t-il fait remarquer en relevant que “certains camarades, au lieu d’aider au changement, agissent comme des forces d’inertie”. Il plaide également pour “un effort sur soi” que doit faire chacun de nous. “Nous manquons d’instruments pour trouver des solutions. Mais je reste optimiste”, a-t-il encore précisé.

Ali Boukhlef