Il faut croire que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a la dent dure contre certains importateurs de médicaments. De graves accusations sont lancées par le ministre contre ces «importateurs indélicats».
Jeudi, répondant aux questions d’un député, lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), Ould Abbès s’est livré à un véritable réquisitoire contre « certains importateurs en particulier », sans les nommer.
Qu’est-ce qui empêche cependant Ould Abbès de donner des noms, du moment qu’il semble que ces importateurs soient identifiés et que le premier responsable du secteur s’est dit « déterminé » à lutter contre la corruption qui sévit dans le domaine de l’importation du médicament ? Le ministre n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour tailler des croupières à la corporation des importateurs de médicaments.
Transfert illégal de devises et dilapidation de l’argent du peuple sont les deux chefs d’accusation lancés par Ould Abbès qui explique que « des importateurs ont spéculé sur les prix de certains médicaments et dilapidé l’argent du peuple à travers des surfacturations estimées à 94 millions de dollars en 2011 », précisant cependant que la majorité des importateurs de médicaments
« respectent la loi et accomplissent pleinement leur rôle ». Le ministre de la Santé ne s’est pas contenté de faire un constat, puisque son département a élaboré un dossier sur ces transferts illégaux qu’il a soumis aux ministères des Finances et du Commerce et aux Douanes.
Ces institutions sont appelées à coordonner leurs efforts avec le ministère de la Justice pour que des mesures soient prises. Par ailleurs, Ould Abbès maintient ce qu’il a toujours soutenu, malgré la réalité du terrain. Pour lui, « il n’y a pas de pénurie » de médicaments, mais plutôt « un problème de distribution qui s’ajoute à la spéculation de certains distributeurs ».
Dans ce cadre, Ould Abbès annonce l’installation d’une commission nationale consultative permanente dans le domaine des médicaments dans laquelle sont représentées toutes les parties concernées, dont les distributeurs et les importateurs privés.
Sadek Belhocine
