De tous les acteurs influents du Front de libération nationale, entre ministres et ex-ministres approchés, Djamel Ould Abbès semble le seul à ne pas s’accorder un droit de réserve, à la veille de la session décisive du Comité central qui se tient demain, jeudi, à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj.
Interrogé hier, en marge d’une séance plénière au Sénat, l’ex-ministre de la Santé a laissé entendre que le très contesté SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, est loin d’être fini. «Je connais Belkhadem depuis 1981 et je suis certain qu’il n’est pas du genre à prendre des risques. S’il a opté pour un vote à bulletin secret pour le renouvellement ou le retrait de confiance à son égard, il a bien évalué ses chances». Djamel Ould Abbès ira même jusqu’à dire, qu’il trouve du courage dans le choix de Belkhadem d’aller vers un vote à bulletin secret pour son maintien ou son retrait à la tête du FLN. Mais le sénateur du tiers présidentiel, tient quand même à faire cette précision : «Attention Belkhadem ne s’aventure jamais pour rien». Et comme pour appuyer ses propos, Djamel Ould Abbès n’hésite pas à faire dans la confidence : «Il me semble que les partisans de Belkhadem ont déjà préparé le terrain et acquis l’accord de principe de la majorité pour le maintien de l’actuel SG. Je dis bien qu’il me semble, car pas plus tard qu’hier, j’étais en contact avec quelques uns. De même que je suis entré en contact avec deux redresseurs du parti qui m’ont affirmé que s’il y a vote démocratique, ils accepteront le résultat quel qu’il soit». Enfin, Djamel Ould Abbès qui s’est dit ni pour les uns ni pour les autres, quoiqu’un tel scénario dans le parti historique l’attriste, n’a pas manqué d’ajouter cette phrase qui peut s’avérer lourde de sens : «Je tiens à préciser que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika ne s’est mêlé ni de près, ni de loin, dans cette histoire et qu’il n’interviendra pas dans la session du Comité central. Peut-être qu’il aura quelque chose à dire après…». Il est à signaler que le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khoudri et l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports El Hachemi Djiar, actuellement sénateur du tiers présidentiel du Conseil de la nation, approchés au cours de cette semaine, ont refusé d’émettre le moindre commentaire.
Mehdi Mehenni
LA RÉPLIQUE DE SALAH GOUDJIL :
«Ce n’est pas du même FLN que nous parlons»
Le sénateur du tiers présidentiel du Conseil de la nation, Salah Goudjil, et néanmoins chef de file du mouvement de redressement du FLN, semble mal apprécier les propos de Djamel Ould Abbès.
Interrogé sur la question, il s’est limité dans un premier temps à dire : «Pourquoi ne vient-t-il pas dire cela à moi». Salah Goudjil s’est dit toutefois, convaincu que Belkhadem n’est pas tout à fait sûr de lui-même et qu’il est loin d’avoir acquis l’accord de principe de la majorité pour son maintien à la tête du parti. Refusant de polémiquer avec un Djamel Ould Abbès qui semble bien au fait des luttes de coulisses au sein du FLN, Salah Goudjil s’est tout de même permis de lâcher cette réplique : «Ce n’est pas du même FLN que nous parlons. Le parti a changé et il changera davantage après la session du comité central». Par ailleurs, le meneur des contestataires d’Abdelaziz Belkhadem a précisé que le vote à bulletin secret ne sera accepté que si l’urne sera transparente.
M. M.
