Djamel Abdoun : « C’est un honneur de porter le maillot national »

Djamel Abdoun : « C’est un honneur de porter le maillot national »

Le stratège du FC Nantes, meilleur passeur de la Ligue 2, a pu bénéficier de la nouvelle loi FIFA qui autorise un joueur n’ayant jamais été sélectionné en seniors à changer de tunique. Pour El Watan, le néo- vert confie son désir de faire honneur au football algérien.

Après une descente en ligue 2 et un début de saison délicat, le FC Nantes pointe à la deuxième place au classement tout en étant invaincu depuis sept matches. Le groupe est-il enfin sur de bons rails pour retrouver l’élite ?

Il est vrai que la saison dernière a été difficile. Il y a eu des départs et des arrivées. Il faut du temps pour que la mayonnaise prenne. Aujourd’hui, nous avons un groupe qui se reconstruit avec de bons joueurs, un entraîneur performant. C’est de bon augure pour la suite » Vous êtes le meilleur passeur du championnat de Ligue 2 avec 5 passes décisives. Après une grave blessure qui vous a longuement éloigné des terrains, cela ressemble à une belle récompense personnelle. J’ai toujours eu confiance en mes capacités malgré ma blessure au péroné l’année dernière. Depuis novembre, j’ai repris et n’ai jamais douté. C’est ce qui fait ma force !

Avez-vous retrouvé votre niveau d’avant- blessure ?

Absolument !

Y a-t-il un domaine dans lequel vous avez progressé ?

Je suis devenu un joueur plus complet. Je joue plus pour l’équipe. J’ai appris à défendre. Mon jeu et mon physique se sont étoffés. Je prends beaucoup plus de plaisir. C’est bien pour la suite. On dit que le sélectionneur national , Rabah Saâdane, était dans les tribunes de la Beaujoire pour la réception de Nimes (victoire de Nantes 2-1)… Il n’est finalement pas venu

L’avez-vous eu au téléphone ?

Je me suis entretenu à plusieurs reprises avec lui et avec le président de la Fédération. Cela s’est bien passé. C’est un honneur pour moi de défendre les couleurs de l’Algérie. Je suis content qu’il ait pensé à moi. J’y vais aussi pour lui renvoyer l’ascenseur et ne pas le décevoir d’avoir fait ce choix.

Quel discours vous a-t-il tenu ?

C’était pendant le Ramadhan et nous n’avons pas trop parlé football. Je dois toutefois être performant sur le rectangle vert. Mon bon début de saison récompense cette convocation

Il a décidé de vous appeler pour le match décisif du 11 octobre contre le Rwanda. Qu’est-ce que cela représente pour vous de porter le maillot algérien ?

C’est une vraie fierté car c’est mon pays avant tout. C’est aussi le pays de mes parents et de mes grands-parents. J’y allais souvent quand j’étais petit (ndlr : à Béjaïa). J’espère qu’une longue et belle histoire est en train de se nouer avec l’Algérie.

Etait-ce une évidence pour vous de jouer pour cette équipe ?

Tout à fait ! C’est vrai que j’ai été en équipe de France. J’étais jeune et je ne connaissais pas trop. J’ai côtoyé Rafik Saïfi à Ajaccio et depuis mes 21 ans, c’est clair dans ma tête. Le règlement FIFA ne me permettait pas de changer de sélection. Dès qu’il a été possible de jouer pour l’Algérie, je n’ai pas hésité. J’ai constitué mon dossier en deux jours pour pouvoir être sélectionné

Vous êtes né en 1986, année de la dernière participation de l’Algérie à une Coupe du monde. L’attente des supporters est énorme. Craignez-vous cette forte pression populaire ?

Je ne suis pas inquiet. Les supporters sont tellement extraordinaires ! Avant d’être Algérien ou footballeur, nous sommes musulmans. C’est Dieu qui décide de tout. On va tout faire pour gagner les deux matches qui nous restent en commençant par les trois points contre le Rwanda. Et qu’Allah nous aide aussi !

On vous présente comme un joueur atypique parfois difficile à contenir. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Les gens retiennent ce que j’ai fait à dix-huit ans. J’ai évolué depuis. J’ai 23 ans et suis marié. Hamdoullilah ! Si on arrive à me cerner, on s’amuse avec moi.

Que pensez-vous du parcours effectué par les Fennecs dans ce groupe ?

Il est magnifique ! L’équipe possède trois points d’avance sur l’Egypte et a su gagner les matches difficiles. A nous de faire le nécessaire pour nous qualifier pour la CAN et le Mondial sud africain.

L’ossature du onze de départ provient de joueurs formés en France. Est-ce important pour vous en termes d’intégration ?

Je connais presque tous les joueurs. Je n’arrive donc pas en terre inconnue.

Au milieu de terrain dans le secteur offensif où vous évoluez, il y a une rude concurrence avec des joueurs comme Ziani ou Meghni. Comment l’appréhendez-vous ?

L’Algérie est avant tout un groupe, staff y compris. Je suis à la disposition de l’entraîneur. Dans le football, le meilleur joue. C’est donc à moi de gagner ma place.

Que pensez-vous apporter à la sélection algérienne ?

Je veux d’abord dire qu’être sélectionné représente une fierté pour moi. Je vais essayer d’apporter ma vivacité, ma fougue, ma percussion et ma joie de vivre.

Vous serez donc présent à Alger lors du rassemblement début octobre ?

Inch ’Allah !