Djamal Zenati accuse : «c’est le cabinet noir qui a fait partir Aït Ahmed»

Djamal Zenati accuse : «c’est le cabinet noir qui a fait partir Aït Ahmed»

Plus de trois cents personnes dont des militants de base, d’anciens cadres du parti à l’instar de M. Bouhadef, Ali Kerboua, Djoudi Mammeri, Cherif Melbouci, Djamal Zenati , S. Bouakouir et même des P/APC nouvellement élus sur des listes indépendantes ont pris part à la rencontre des opposants à la ligne politique actuelle du FFS, organisée dans la journée d’hier, à Tizi-Ouzou.

Les participants étaient nombreux à prendre la parole. Tous font le constat sur l’abandon par le FFS de sa mission originelle et historique et consistant à être la locomotive du changement et de la construction démocratique en Algérie. Situation qu’ils imputent à la direction actuelle du parti dont ils dénoncent les dérives clientélistes et l’inféodation du FFS au pouvoir. Pour beaucoup d’anciens militants et cadres du parti qui en ont, visiblement, gros sur le cœur, l’appareil du parti, à sa tête Ali Laskri et ses amis, est devenu l’instrument du «cabinet noir», une structure informelle dont les membres, expliquent-on, se prévalant de la proximité familiale avec Aït Ahmed, ont la haute main sur le FFS. S’exprimant devant les participants, D. Zenati, ex-député FFS et ex-conseiller politique d’Aït Ahmed fera des révélations troublantes sur «le fameux cabinet noir» qui constitue, selon lui, un véritable lobby dont les membres qui ont des entreprises ont squatté le FFS pour l’utiliser à des fins de négociations de contrats et pour défendre leurs intérêts auprès du pouvoir. Pour l’ex-député de Béjaïa, la création du cabinet noir après les élections présidentielles de 1999 pour punir le FFS pour ses positions tranchées en faveur de la construction d’une véritable alternative démocratique, en agrégeant autour de lui de nombreuses forces et personnalités politiques acquises à cet idéal. Avec la création de ce cabinet, c’est le processus de normalisation du FFS qui a été enclenché, selon D. Zenati qui, accusateur, dira : «ce sont ces gens-là (les membres du cabinet noir, NDLR) qui ont fait partir Aït Ahmed de la présidence du FFS car il est le dernier obstacle à la normalisation du FFS». Un processus «irréversible» s’alarme celui qui dit avoir été le collaborateur direct du fondateur du FFS durant dix-ans et pour qui la dynamique enclenchée depuis le printemps dernier, à travers le rassemblement de militants comme celui d’aujourd’hui qu’il définit en ces termes : «notre mouvement est politique mais pas un parti politique. C’est un mouvement d’opinion qui s’est cristallisé suite à l’abandon par le FFS de sa ligne politique.» L’ex-député et ancien animateur du MCB a appelé au rassemblement de tous les militants pour empêcher «la normalisation du FFS et la perversion de sa ligne politique. Il faut agir pour ramener le FFS à sa ligne stratégique », dira Zenati, convaincu que le FFS doit être «réconcilié avec sa mission historique» et qu’il a un rôle à jouer pour imposer une alternative démocratique et le changement du système politique en Algérie. Pour cela, une exigence s’impose : «l’appareil du FFS doit être dessaisi du contrôle du parti», selon Zenati qui fera beaucoup de propositions saluées par une forte ovation de l’assistance qui a eu à écouter beaucoup de propositions relatives, notamment, à la structuration du mouvement et à la nécessité de son encadrement pour lui permettre de réussir ses objectifs.

S. Aït Mébarek