Les changements climatiques ont engendré des phénomènes extrêmes durant l’année 2013 et l’Algérie n’est pas épargnée par ces transformations.
Selon le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), «2013 est en passe de devenir l’une des dix années les plus chaudes depuis le début des relevés modernes en 1850».
Les experts tirent la sonnette d’alarme. «Le niveau moyen de la mer a atteint un nouveau record en mars 2013», disent-ils.
«Ce niveau s’est élevé à un rythme moyen de 3,2 millimètres par an (…) ce qui est proche du rythme d’environ 3 mm/an observé pendant la décennie 2001-2010 et correspond au double de celui enregistré au XXe siècle, qui est de 1,6 mm/an», avertissent-ils.
Pour Djamal Boucherf, directeur du Centre de climatologie à l’Office national de la météorologie (ONM), ces phénomènes vont encore s’accentuer.
«L’augmentation de température des océans va engendrer beaucoup d’énergie dans l’atmosphère. C’est ce qui provoque une multiplication de ces phénomènes extrêmes», a-t-il expliqué hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.
La plupart des régions ont connu des températures supérieures à la moyenne, en particulier l’Australie, le nord de l’Amérique du Nord, le nord-est de l’Amérique du Sud, l’Afrique du Nord et une grande partie de l’Eurasie.
Concernant l’Algérie et les changements climatiques que subie la planète, Djamel Boucherf a minimisé l’impact de l’absence de pluie en ce mois de novembre, tout en assurant que le mois de décembre devrait enregistrer une bonne pluviométrie.
«La tendance à la sécheresse que nous connaissons actuellement, ne va pas durer car selon les prévisions de l’ONM, à partir du mois de décembre, nous connaîtrons des pluies saisonnières», a-t-il affirmé.
«L’automne sec que connaît l’Algérie cette année, est dû à une variabilité interannuelle», a-t-il indiqué, en affirmant que cette situation est loin d’être exceptionnelle.
D’une année à une autre, «le climat est variable», selon M. Boucherf. «Nous avons connu une longue sécheresse en janvier 2012 mais nous avons enregistré en février de la même année, une vague de froid exceptionnelle», a-t-il détaillé.
M. Boucherf a, toutefois, souligné que l’Algérie n’est pas à l’abri des changements climatiques, qui pourraient avoir des conséquences irréversibles.
«L’Algérie est située dans une région méditerranéenne assez vulnérable aux fluctuations climatiques», a-t-il dit. Le pays doit se préparer à toutes les situations.
«Nous pouvons connaître à tout moment une inondation, des périodes de grande chaleur et des vagues de froid exceptionnelles. C’est pour cela que nous devrions adapter tous nos programmes socio-économiques en prenant en considération les changements climatiques», a-t-il préconisé.
Selon lui, «il faut mettre en place des systèmes de veille d’alerte précoce pour prévenir la sécheresse ou les inondations».
Pour cela, le directeur de l’ONM affirme que son département travaille en étroite collaboration avec tous les secteurs économiques qui prennent en considération nos informations climatologiques et les introduisent dans leur programmes de développement. Il s’agit, notamment, du département de l’énergie, des hydrocarbures, de l’agriculture… Les assurances s’intéressent aujourd’hui, également à nos prévisions», ajoute-t-il.
Concernant l’avancée du désert, M. Boucherf a expliqué que c’est un risque engendré par les changements climatiques comme il y aura d’autres impactes qui influeront sur le développement socioéconomique.
Fella Hamici