Après moult tergiversations et autres reports dus à l’absence d’autorisation de réunion, Abdallah Djaballah a enfin lancé hier, officiellement, son nouveau parti, le Front pour la justice et le développement (FJD), lors d’un congrès constitutif tenu à Zéralda au cours duquel un appel solennel a été lancé en direction du courant islamiste pour «rejoindre massivement ce nouveau-né».
Devant une assistance composée de centaines de personnes «venues des 48 wilayas du pays», Abdallah Djaballah a d’emblée annoncé la couleur en affirmant que son nouveau parti, dont le nom a été dévoilé hier à l’assistance, «est un courant politique réformiste» qui s’inscrit résolument dans l’opposition constructive. L’opposition, contrairement à ce que pensent certains, estime l’orateur, «aiderait à garantir la stabilité du pays». La scène politique nationale a, selon lui, grandement besoin d’une «opposition forte et constructive».
Djaballah explique dans ce sens qu’il est impératif que naisse ce nouveau front opposant «non pas aux personnes ni aux institutions mais plutôt à certaines pratiques et positions». Fort du soutien de plusieurs personnalités islamistes, notamment d’anciens cadres du mouvement El Islah qu’il a eu à diriger par le passé, ainsi que certains cadre de l’ex-FIS, apprend-on, Djaballah n’hésitera pas à répondre à ceux qui critiquent la mouvance islamiste.
«Ceux qui pensent que le courant islamiste représente un danger pour la nation, se trompent lourdement», a-t-il martelé, en assurant que «nous ne constituons un danger ni pour les personnes, ni pour les institutions». Il avouera à ce titre que son parti n’a aucune intention ni prétention de gouverner seul, même s’il parvenait à remporter la majorité des voix lors des élections locales ou législatives. Aussi s’est-il opposé à l’usage de la violence pour parvenir au pouvoir.
«Il est hors de question d’utiliser la violence pour arriver au pouvoir», a-t-il dit, avant de lire la déclaration constitutive du nouveau parti, dont l’objectif est «d’édifier un Etat démocratique et social dans le cadre des principes de l’Islam».
Pour ce faire, Abdallah Djaballah, qui s’est réjoui de l’adhésion «d’anciens ennemis» au FJD, a solennellement appelé notamment «l’ ensemble des frères de combat» ainsi que «tous les éléments du courant islamiste national convaincus de la justesse de notre projet», à rejoindre le Front pour le changement et le développement. «L’Algérie appartient à tous»,
a-t-il déclaré, d’où la nécessité pour lui que tout le monde s’implique afin de réaliser les objectifs que s’est tracés le nouveau parti qui milite pour la concrétisation d’un Etat de droit et de justice sociale. Djaballah a affirmé dans ce sens que son parti, qui allie authenticité, modernité et renouveau, est favorable à «un système démocratique qui consacre la séparation des pouvoirs et l’équilibre réel entre eux et qui garantit l’alternance au pouvoir et le droit à tous d’exercer la politique».
Saïd Mekla