Il se garde toutefois d’agréer l’attitude de l’administration qu’il qualifie de facteur capital dans la falsification de toutes les élections précédentes.
Le président du Front de la justice et du développement (FJD) reste convaincu que les islamistes remporteront les prochaines élections si ces dernières se déroulent dans des conditions “normales”.
“Je connais bien la société algérienne pour affirmer cela”, soutient-il dans ce sens. L’homme qui a divorcé avec El-Islah et Ennahda et roulé sa bosse six ans durant avant de créer son nouveau parti, se voulant surtout différent des autres comme il s’est plu à l’annoncer hier sur les ondes de la Radio nationale. Les différences, selon lui, sont nombreuses et se situent essentiellement dans la méthode adoptée avançant dans ce sens que les autres partis, Ennahda et El-Islah s’entend, n’ont apporté aucun changement dans leur politique. C’est un Djaballah visiblement mûri par les expériences passées, douloureuses sans doute mais dont l’impact est à peine visible sur sa personne.
Il ne craint pas un autre échec. Il élude à sa manière les questions ayant trait à cette période de galère par des réponses stoïques, que le passé est derrière lui et seul le présent compte. L’essentiel pour le président du FJD est de faire un tabac là où il passe. “Le plein des salles où nous avons organisé des meetings reste une preuve irréfutable du succès de notre nouveau parti et pour lequel nous enregistrons de plus en plus d’adhérents”, dira-t-il. Remuer le couteau dans la plaie n’aura donc pas raison de sa patience. Mieux, il prévoit une grande participation de son parti lors des prochaines élections si “celles-ci venaient à se dérouler normalement”. Et s’il perçoit des signaux positifs dans les garanties annoncées par le chef de l’État et Ould Kablia, il se garde toutefois d’agréer l’attitude de l’administration qu’il qualifie de facteur capital dans la falsification de toutes les élections précédentes. Ce qui, en d’autres termes, nécessiterait son écartement de tout contrôle. “L’une des preuves de la mauvaise foi de l’administration s’est souvent traduite par le gonflage des listes électorales. Nous avons des preuves concrètes de personnes qui possédaient plusieurs cartes de vote lors des élections de 2004. C’est la raison qui nous pousse à chaque occasion de solliciter l’intervention du président de la République à cet effet”, souligne Djaballah. Ce dernier est revenu sur le fameux épisode de sa rencontre avec les ambassadeurs de France et d’Allemagne. Il a tenu à lever les équivoques, une manière de répondre aux déclarations de Louisa Hanoune, en précisant que “cette entrevue a eu lieu à la demande des deux diplomates. La rencontre s’est déroulée dans les bureaux du FJD où on a abordé des questions ayant trait à la vision de l’Europe sur les révolutions arabes, considérant que la voie démocratique choisie par les peuples respectifs des pays concernés reste la meilleure alternative et la seule qui pourrait les mener vers le développement. On a également abordé le rôle des courants islamistes dans ces révolutions. Mais ce qui a été rapporté par certains est totalement faux. Nous nous sommes contentés d’ailleurs de faire rectifier les déclarations de Mme Hanoune, prétendant que l’initiative de rencontrer ces diplomates était venue de notre parti”. Et comme pour mettre un terme à ce “malentendu”, Djaballah lance une invitation à l’adresse de la SG du PT à assister au congrès du FJD qui se tiendra le 5 février prochain, jour qui coïncide avec la fête du Mawlid ennabaoui. Le président du nouveau parti a reconnu également qu’il a été sollicité par les pro-Kadhafi pour faire la médiation avec les rebelles mais, dira-t-il, “j’ai décliné cette médiation plaidant la cause du peuple libyen pour ses droits. En même temps, j’ai condamné l’aide d’intervention internationale demandée par les rebelles”. Sur les relations avec le Maroc, il reste favorable à leur développement et pour l’ouverture des frontières avec le voisin de l’ouest.
A F