Un procureur a requis vendredi 19 ans et demi de prison contre le beau-frère du roi d’Espagne, Iñaki Urdangarin, jugé pour des détournements de fonds publics. Il n’a, par ailleurs, demandé aucune condamnation contre l’infante Cristina, accusée de complicité de fraude fiscale.
Le mari de la princesse et son ancien associé, Diego Torres, sont accusés d’avoir détourné six millions d’euros de fonds publics attribués à l’institut Noos entre 2004 et 2007 par les gouvernements autonomes des Baléares et de Valence, alors dirigés par le Parti populaire (PP, droite).
Le procureur chargé de la lutte contre la corruption Pedro Horrach a maintenu devant le tribunal de Palma de Majorque où l’affaire est jugée ses réquisitions initiales à l’encontre de M. Urdangarin, ex-duc de Palma, au cours d’une audience retransmise en direct sur des sites internet d’information.
Fraude fiscale
Comme prévu, il n’a en revanche requis aucune condamnation à l’encontre de Cristina de Bourbon, jugée pour complicité de fraude fiscale après la plainte d’une association anticorruption. Seule cette association, Manos limpias – « Mains propres » -, soutient « l’accusation populaire » à l’encontre de la soeur cadette du roi.
La princesse est le premier membre de la famille royale à faire l’objet de poursuites depuis son retour sur le trône en 1975. Seconde fille de Juan Carlos Ier et de Sofia, elle est soupçonnée d’avoir dissimulé au fisc des revenus provenant des détournements reprochés à son mari et à son ancien associé.
L’infante, qui réside depuis 2013 à Genève avec ses quatre enfants, a toujours soutenu qu’elle ne savait rien et faisait une confiance aveugle à Iñaki, ancien handballeur professionnel et double médaillé olympique. Elle l’a épousé à Barcelone en 1997.
La princesse et son mari ont dû revenir au procès pour écouter ces réquisitions. En six mois de procès, ils n’avaient été obligés d’assister qu’à de très rares audiences. Les plaidoiries de la défense sont prévues pour mardi.
Au total, 17 prévenus sont jugés pour l’affaire Noos, nom de la fondation que M. Urdangarin présida de 2003 à 2006 et à laquelle étaient versés les fonds détournés.